Trois éléments essentiels entrent en interaction dans l'espace de la géographie que définissent la biosphère et la géométrie euclidienne : la matière (solide, liquide, gazeuse), l'espace des trois dimensions et des champs de la perception, l'esprit humain qui confère une signification à l'ensemble
[...] Selon lui, l'essence du monde se confond avec l'air, incorporel et invisible. Saint Augustin a relevé le caractère matérialiste de ce monisme. A propos d'Anaximène, il écrit dans la Cité de Dieu : il n'a pas nié les dieux, il ne les a pas passés sous silence : mais il n'a pas cru que ce sont eux qui ont créé l'air. Tout au contraire, il fut persuadé que c'est l'air qui leur a donné naissance Deux autres philosophes anciens ont développé sur ces bases monistes deux théories antagonistes : l'une matérialiste, l'autre rationaliste ou idéaliste. [...]
[...] Ces catégories concernent toujours l'espace géographique. Il s'agit simplement de modalités différentes de sa prise en compte scientifique : modalité de l'action pour l'espace produit par les sociétés, modalité de la connaissance ou de la cognition pour l'espace perçu et représenté, modalité de l'existence humaine pour l'espace vécu. L'espace produit Par espace produit, il faut entendre les paysages, les territoires, les voies de communication, les champs, les usines, les ports, la montagne, la forêt Il s'agit de réalités très concrètes et très tangibles ou de représentations immatérielles. [...]
[...] L'espace de vie rend compte d'une expérience concrète des lieux, indispensable à la construction du rapport qui se tisse entre la société et son espace. Cependant, l'espace de vie n'échappe pas aux représentations que les individus s'en font. Il ne revêt de sens qu'en relation avec les dites représentations, et devient véritablement un espace vécu. Dès lors, il reconstruit l'espace concret des habitudes et le dépasse selon des images, des idées, des souvenirs, des normes qui habitent chacun. Ainsi, l'espace vécu se profile comme un espace global et total dont on peut définir (selon A. [...]
[...] L'espace et la matière se confondent dans étendue et se distinguent fondamentalement de la pensée. Il existe donc, selon Descartes, deux formes différentes de réalité ou de substance, totalement indépendantes l'une de l'autre. Cette conception débouche sur la négation absolue de tout déterminisme de l'espace et de la matière par la pensée et par les idées. Inversement, sa thèse refuse tout déterminisme de l'ordre de la pensée par celui de étendue c'est-à-dire la spatialité. En réfutant tout déterminisme physique ou social, tout conditionnement humain par l'environnement, la théorie cartésienne introduit une séparation excessive entre l'homme et son milieu. [...]
[...] Si un tel espace idéel et transcendantal est un, il n'exclut pas une réalité empirique de caractère régional qui intéresse le géographe Kant. De nombreux philosophes au XXème siècle, dont les phénoménologues, partagent le point de vue de Kant. Ainsi, Heidegger estime que l'espace détermine au préalable tout ce qui nous est empiriquement donné Critique et intérêt de la thèse kantienne La psychologie de Piaget (1896-1980) aboutit à la même conclusion : l'espace, y compris celui de la géométrie euclidienne, ne figure pas de manière innée dans l'esprit du jeune enfant : l'installation dans la conscience humaine de la forme spatiale euclidienne résulte d'un processus d'apprentissage. [...]
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