Dewailly (J.M.) et Flament (E.) : Côte d'Azur et Riviera

Résumé du document

Côte d'Azur et Riviera : deux noms mythiques, espace linéaire de 800 km (des Alpes maritimes jusqu'à la Ligurie) sectionné par la frontière franco-italienne. La renommée de ces rivages est surtout touristique : ils constituent l'une des plus anciennes et des plus importantes régions touristiques dans le monde. Cette région a séduit et attiré les foules par la qualité de ses atouts paysagers et climatiques, renforcée récemment par une gamme d'équipements variés.
A petite échelle, ce littoral paraît assez homogène (certaine unité physique, linéarité continue des emprises touristiques, une grande agglomération dans chaque pays), mais une analyse plus fine montre des caractères très différents.

Extraits

[...] L'industrie n'a jamais été prédominante sur ces littoraux, sauf localement. Sur la Côte d'Azur, le pôle industriel majeur est celui de Toulon, fondé sur l'arsenal et les constructions navales, mais ces deux activités sont en crise. La partie orientale de la Côte d'Azur a développé des industries de pointe, dont le site de Sophia-Antipolis. Sur la Riviera, les industries traditionnelles, notamment agroalimentaires se sont parfois maintenues. L'industrie lourde ancienne a reculé, dont la sidérurgie génoise et les raffineries de pétrole. [...]

[...] En situation périphérique en France, la Côte d'Azur n'est pas desservie directement. En revanche, la Riviera est desservie de façon quasi continue par une autoroute littorale. En outre, quatre autoroutes vers Turin, Milan, Parme se greffent sur cette autoroute. Les réseaux de circulation ont aussi des dispositions différentes : pour la Côte d'Azur, on peut parler de structure en entonnoir par rapport à une structure en râteau sur la Riviera. Les ports maritimes ont des niveaux d'activité très différents. La Riviera est le littoral italien le plus actif avec Gênes, 1er port national pour les marchandises et les hommes, 2nd port méditerranéen pour les marchandises. [...]

[...] Sa fréquentation est complètement internationale alors que la Ligurie attire surtout des Italiens du nord. II. Une insertion spatiale différenciée 1. L'inégale résistance des secteurs primaire et secondaire La pêche n'est plus qu'une activité résiduelle et les ports de pêche traditionnelle quand ils ne sont pas évincés par la plaisance relèvent davantage d'un folklore local touristiquement attractif. La pollution marine participe à cette marginalisation. En 1993, la Côte d'Azur a fourni du total de la pêche française. L'aquaculture se développe lentement. [...]

[...] Malgré plusieurs séries de mesures comme la généralisation des stations d'épuration ou le Plan Bleu, la qualité des eaux marines et de l'écosystème marin se détériore, dans un milieu naturel déjà fragile L'aménagement problématique Un aménagement équilibré relève de l'utopie. Le tourisme ne parvient déjà pas à concilier ses multiples exigences. La spéculation foncière réserve les bords de mer aux plus fortunés. Les mesures de protection s'avèrent souvent très difficiles à mettre en place et souvent tardives. La frénésie de développement rend aussi difficile l'aménagement des villes déjà saturées sur le bord de mer. Partout le manque de place est un phénomène criant. [...]

[...] Les formations traditionnelles de maquis et de garrigue, de chênes-liège ou verts, de résineux ont cédé la place en bordure de mer à des plantations et des jardins d'une grande richesse : palmiers, mimosas, orangers et citronniers, plantes tropicales La mise en place du tourisme moderne Le climat et le paysage séduisent les Européens dès le XVIIIème siècle qui y introduisent le tourisme moderne. Des Anglais, des Russes visitent Nice, Hyères, San Remo. En 1860, le comté de Nice devient français, se séparant de la Riviera. Le chemin de fer arrive à Cannes en 1863, à Nice en 1864, à Menton en 1869. La jonction entre Menton et Gênes est achevée en 1872. Cette nouvelle desserte lance un vaste mouvement de construction immobilière de grands hôtels et de villas luxueuses. Le tourisme est alors aristocratique et hivernal. [...]