A l'heure actuelle, le vignoble français, pourtant largement réputé pour la qualité de certains de ces vins, semble traverser une crise identitaire dans un contexte de plus en plus mondialisé. L'article de Jean-Yves NAU, paru dans Le Monde du 26 et 27 décembre 2004, intitulé « Les vins malades de France », confirme cet état de fait en parlant d'un « divorce profond » entre les Français et leurs vignobles. En effet, même si la consommation globale est en hausse avec l'apparition de nouveaux consommateurs de par le monde, la France n'a pas su acquérir le rôle prépondérant qu'elle aurait sûrement aimé obtenir dans cette mondialisation, ce qui la rend sans doute si amère. Cependant, les viticulteurs français, quand on les questionne sur leurs problèmes, semblent se retrancher derrière des arguments de mauvaise foi, sans véritablement se remettre en question. Ainsi, comme le montre l'article, les lois relatives à la santé publique sont souvent évoquées pour expliquer le manque de dynamisme et les affres des vignobles français.
[...] C'est le cas de la Champagne, du vignoble alsacien, mais aussi de la Bourgogne dont le climat moins ensoleillé que le sud ne faisait pas forcément la culture de la vigne. A contrario, les régions du sud, Provence, Languedoc, Roussillon, se mirent à créer un véritable océan de vigne spécialisé dans la production de masse d'assez mauvaise qualité. Si dans les cas la production est dynamisée par le marché parisien, il est bien la preuve que le déterminisme climatique n'a rien à voir avec le vin, mais que les savoir-faire traditionnels des viticulteurs jouent un rôle majeur. C'est donc ce qui ancra définitivement le vin dans la culture française. [...]
[...] En effet, alors que les viticulteurs français pestent sur les moyens de production de vin de masse américains qui utilisent des copeaux de chêne plutôt que des fûts, qui aromatisent le vin à la vanille ou à la cerise à la façon de Coca-Cola, qui le mélangent, le désalcoolisent au moyen de techniques ultramodernes ; ils ne considèrent pas la qualité de certains vin comme l'Opus One de Mondavi-Rothschild, ni la raison de cette réussite. En effet, ces vins produits par de grandes firmes aux capitaux importants bénéficient d'une grande publicité, et ont été, à l'origine, créés pour répondre aux goûts des clients. Ainsi, on peut se demander si l'individualisme des viticulteurs, notamment en Bourgogne, ne devrait-il pas être, lui aussi, remis en cause ? D'un autre point de vue, il faut aussi prendre en considération quels vins, quels vignobles sont en crise. [...]
[...] (Appellation d'Origine Contrôlée) finit de donner aux vins de terroirs leurs lettres de noblesse et leur reconnaissance qualitative dans le monde entier. En effet, les A.O.C. sont un système de hiérarchie complexe, gage de la qualité du vin, et basé sur différents critères tels qua la délimitation du terroir sur le territoire, les méthodes employées, les cépages utilisés, etc Il permet de contrôler la production du vin afin d'être sûr que celle-ci soit faire dans les règles de l'art. De l' A.O.C Région à l' A.O.C 1er Cru tout un panel de qualité du vin permet au consommateur de savoir ce qu'il achète. [...]
[...] Même si il s'agit peut-être de la goutte supplémentaire venant anéantir les viticulteurs français. Le gros du problème se trouve alors dans le poids des traditions et des normes fastidieuses qui pèsent sur le vignoble français, et expliquant son manque de dynamisme. Les viticulteurs français seraient bien avisés de faire davantage de publicité à l'étranger et d'attirer les jeunes par des concepts rénovés du vin. Car dans un monde où s'oppose maintenant deux cultures du vin : celle du terroir, de la culture, de la civilisation que l'on boit en même temps que l'on absorbe le vin, et celle des productions industrielles, aromatiques et agéographiques basée sur l'assemblage de cépage ; la France devrait trouver sa place en rendant plus malléable ces lois, en permettant peut-être aux vignobles de masses d'utiliser des techniques encore interdites, afin de diminuer leurs coûts de production et de rester concurrentiels sur le marché mondial. [...]
[...] Le vin du Nouveau Monde, qui n'est pas dénué de savoir faire ancien si l'on considère que ce monde fut à une époque colonisé par les européens ; Français (Afrique du Sud), Espagnols (Chili, Argentine) ou encore Italiens et Anglais (grands amateurs et connaisseurs de vin) pour les Etats-Unis ; ayant apporté avec eux certaines techniques et savoir-faire. Mais, ce qui rend avant tout ce vignoble dynamique, c'est l'importance et les capitaux considérables alloués à la publicité. Car certes le savoir-faire est nécessaire pour produire un bon vin, mais le faire-savoir l'est encore plus. Pour q'un vin soit acheté et consommé, il faut avant tout qu'il soit connu. Pour qu'un vin soit apprécié par les jeunes, qui représentent un potentiel d'acheteurs/consommateurs important, il faut avant tout que son apparence soit jeune et dynamique. [...]
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