Depuis les années 70, études et recherches ont cherché à définir l'impact de la dégradation du bocage et plus spécifiquement à déterminer le rôle de ce milieu, d'où l'interrogation suivante, résultante de ces thématiques : le milieu bocager constitue-t-il une simple structure paysagère ou un véritable écosystème ? Il faut s'interroger sur ce qui caractérise ce milieu, en particulier en Bretagne, et sur l'intérêt de la préservation de celui-ci dans le cadre de la conservation de la biodiversité.
Notre propos s'appuie sur deux écrits de nature différente : René Lebeau, spécialiste de géographie et du monde rural, nous présente sa vision du bocage, milieu « très répandu dans les milieux ruraux du monde entier mais dont la structure diffère d'un pays, voire même d'une région à l'autre » (Bretagne environnement).
Gaëlle Jolivet et Emmanuèle Savelli, membres de Bretagne environnement écrivent une série de courts articles de présentation au plus grand nombre, s'appuyant sur de nombreuses sources scientifiques et tout ceci, étayant ainsi la véracité de leur propos, en collaboration avec des spécialistes issus d'instituts nationaux ou encore d'administrations locales et régionales.
[...] En effet, l'intérêt du bocage apparaît désormais comme reconnu. En ce qui concerne l'environnement, le talus bocager constitue un frein à l'érosion des sols. D'autre part, la quantité de clôtures plantées permet la régulation des débits d'eau de ruissellement et l'atténuation des phénomènes climatiques. Important particulièrement pour la région bretonne et ses problèmes de qualité d'eau, les haies sont désormais comparées à des pompes à nitrates des épurateurs du sol pollué. Outre l'aspect écologique, les haies bocagères sont aussi des refuges pour la biodiversité. [...]
[...] Mais la diversité bocagère a d'autres expressions telles que la dimension parcellaire. En effet, même si le bocage est en général défini par de grandes parcelles, celles-ci sont plus ou moins régulières et de tailles plus ou moins variables. Remarquons ici que la régularité est surtout le fait des paysages étrangers et que l'irrégularité est souvent consécutive à une certaine tradition pastorale comme dans le Massif Central. Par ailleurs, l'extension de la zone cultivée est un trait fondamental de l'abandon de l'ancienne agriculture de la façade atlantique de l'Europe (géographes britanniques). [...]
[...] Ainsi, depuis les années 70, l'aménagement rural et notamment la question de la préservation d'un écosystème prépondérant dans la biodiversité des régions bocagères sont devenus une véritable thématique de recherche. De l'impact du milieu sur la biodiversité à la gestion de la qualité de l'eau en passant par l'évolution historique et patrimoniale des haies et talus, on surveille l'évolution du milieu avec attention ; suivis, études et même fouilles deviennent pratiques nécessaires pour tenter de sauvegarder ce qui permet au milieu naturel de préserver un certain esthétisme des paysages et de s'intégrer au mieux car, devant la pression de l'avancée technique, c'est effectivement l'homme qui s'est désormais autoproclamé au-dessus de la nature au jour d'aujourd'hui aux pratiques humaines tout en essayant de rester fidèle à son identité naturelle. [...]
[...] Structure et caractéristiques d'un milieu naturel Avant tout, il s'agit de bien comprendre ce qu'est le bocage. D'après Bretagne environnement, ce dernier a été créé à des fins agricoles au Moyen- âge : les haies séparaient les espaces d'élevage de ceux dédiés à la culture. Puis au cours du XIXe siècle, quand l'utilisation collective du sol a cessé, les haies servirent à clôturer les propriétés. De la constitution du bocage sont nées des fonctions secondaires comme la production de bois d'œuvre ou de chauffage ainsi que de fourrage. [...]
[...] Malheureusement, depuis les années 60, la modernisation met en danger cet équilibre fragile notamment à cause de l'évolution des pratiques agricoles. Ainsi, recherche du profit et évolution du monde font du milieu bocager typique un vestige d'une ancienne économie paysanne. Aujourd'hui, tout encourage à l'agrandissement des parcelles et au non-maintien du bocage au niveau national avec des subventions comme au niveau européen dans le cadre de la Politique Agricole Commune (PAC). On retrouve deux menaces principales. D'une part, le manque d'entretien entraine le déclin de l'état sanitaire des haies et leur vieillissement. [...]
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