"Mounet, C. (2012) Conflits et reconfigurations socio-spatiales autour du sanglier. Des postures générales aux arrangements locaux. Économie rurale, 79–95."
[...] seul moyen de saisir les dynamiques des territoires. Se rapportant à ce mouvement, l'auteur entreprend une étude portant sur quatre terrains en Isère, prospectés en 2005. Elle y constate un conflit d'usage et de voisinage à la fois humain et animal : chasseurs et agriculteurs confrontent leurs divergences d'intérêts et de visions du territoire, tandis que le sanglier entraîne -du fait de ses intrusions- des mutations non seulement spatiales mais aussi sociales. [OBJECTIF] L'auteur s'intéresse de savoir dans quelle mesure le sanglier entraîne des recompositions sociales dans un territoire. [...]
[...] Se gardant de tout préjugé, C. Mounet soumet à l'épreuve des faits sa proposition de voir les animaux dits « à problème » comme révélateurs des processus de mutation sociogéographique des territoires ruraux. Ce faisant, elle fonde son travail sur une bonne connaissance de l'avancée (et des manquements) de la recherche dans le domaine étudié, sur sa logique personnelle, sur un bagage conceptuel solide relevant tant de la sociologie que de la géographie classique et sur une étude de terrain rigoureuse. [...]
[...] Synthèse d'article - Facteurs anthropiques et animaux [PRESENTATION] L'article que nous avons sélectionné pour cette analyse est une étude de cas fondée sur une enquête menée par Coralie Mounet. Titulaire d'un Doctorat de Géographie et chercheuse rattachée au CNRS, ses principaux travaux portent sur les relations homme/environnement étudiées à travers l'animal et les relations anthropozoologiques (relations entre humains à propos des animaux et entre humains et animaux). Dans son numéro de janvier-mars 2012, la revue périodique Economie Rurale a ainsi publié une contribution de la chercheuse intitulée « Conflits et reconfigurations socio-spatiales autour du sanglier. [...]
[...] Un chiffrage réel des populations de sangliers sur les territoires étudiés, une analyse spatialisée de leurs déplacements, le relevé financier et cartographié des dégâts qu'ils occasionnent, le montant comparé et l'évolution des indemnisations perçues, des précisions sur les spécificités spatiales des quatre terrains (altitude, relief des terres cultivées, des forêts, des friches, peuplement humain) autant d'informations réelles (et non supposées, ressenties) permettraient de mieux saisir les enjeux économiques, écologiques, politiques et surtout spatiaux du conflit. [CONCLUSION] Il ne fait pas de doute que cet article est une contribution essentielle dans le contexte du renouveau de la géographie animale. La démarche récente d'étude des interactions Hommes/Animaux nécessite des travaux tel que le présent article, qui analyse conjointement les humains, les animaux et le cadre socio-spatial d'un conflit. [...]
[...] C'est pour cette raison qu'elle mobilise la théorie de l'acteur-réseau, prenant en compte dans son analyse non seulement les humains mais aussi les animaux en tant qu'acteurs socio-spatiaux. [DONNEES] L'analyse proprement dite porte sur trente-cinq entretiens semi-directifs d'acteurs pertinents : chasseurs et agriculteurs locaux (en nombre égal), mais aussi association de protection de la Nature, administration départementale, fédération des chasseurs . Les personnes entendues ont été sélectionnées, non seulement selon leur appartenance à l'un des groupes sociaux concernés par le conflit, mais aussi selon le terrain étudié. [...]
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