Depuis 1990, et pour la première fois depuis un siècle, la population s'accroît dans la majorité des communes rurales françaises et cela essentiellement par l'arrivée de nouveaux habitants. L'espace rural se repeuple et se métisse engendrant des sociétés et des fonctions complexes dans des espaces pas forcément adaptés. La recomposition sociale des communes rurales constitue une mutation fondamentale pour le monde rural contemporain. Le mode de vie urbain se généralise à la plupart des territoires et fait naître de nouvelles campagnes. Alors que la population de ces communes périurbaines explose, leurs commerces et services se font de plus en plus rares. En effet, les habitudes de ces nouveaux habitants ne sont pas celles des ruraux d'origine. Mais alors comment dynamiser l'offre en commerces et services d'une commune rurale en voie de périurbanisation?
Cette étude prendra pour exemple le cas de la commune de Saffré, commune de Loire Atlantique à une cinquantaine de kilomètres de Nantes.
En ce qui concerne la dimension temporelle du sujet, il est apparu intéressant d'étudier l'évolution de l'offre depuis l'arrivée des nouveaux habitants, c'est-à-dire depuis les années 1990. De plus, une telle comparaison n'est pertinente qu'à partir d'une différence de temps de 10 ans. L'analyse de l'offre commerciale sur un temps plus long mettrait davantage en valeur l'évolution des modes de consommation or, si ce fait est acquis, on peut mieux évaluer l'impact de l'accroissement de la population sur l'offre.
[...] Viard, il n'y a plus d'urbains ou de ruraux le triomphe de l'urbanité fait naître une nouvelle campagne et les comportements changent dans le monde rural. La notion de nouveaux habitants ne vise donc pas seulement les nouveaux arrivants, elle serait davantage la définition de la population d'une commune rurale comme celle de Saffré, dans laquelle les comportements commerciaux tendent à ressembler à ceux de la ville. Ce sont les modes de vie et de consommation de la totalité des saffréens qui changent. [...]
[...] En ce qui concerne le non-alimentaire, les commerces ont tendance à se concentrer et ce sont les grandes surfaces spécialisées qui se renforcent au détriment des petits commerces. Le nombre d'établissements dans le secteur non-alimentaire est donc en nette régression. Cela s'explique parfois par un fléchissement de la consommation de certains biens (meubles). Seule la part des produits pharmaceutiques ne cesse d'augmenter dans la consommation des ménages français depuis les années 1990. La part de l'équipement dans la consommation des ménages baisse depuis la seconde moitié du XXème siècle pour ne représenter que en 2000. [...]
[...] Cet objectif de redynamisation s'insère dans une démarche globale de développement économique et d'adaptation de l'urbanisme aux besoins du commerce. Dans ce cadre, le FISAC peut aider les communes à faire l'acquisition de locaux d'activité, il peut également financer les investissements de restructuration des centres commerciaux de proximité, lorsque l'Etablissement Public National d'Aménagement et de Restructuration des Espaces Commerciaux et Artisanaux (EPARECA) n'intervient pas. Les collectivités peuvent aussi avoir mis en place des projets facilitant la dynamisation commerciale des bourgs. [...]
[...] Dans une commune rurale telle que Saffré, l'offre de services de santé augmente légèrement du fait du rapprochement général des services devenus de base selon V. Jousseaume: à l'inverse de l'hôpital, les services de santé de base s'appuient désormais plus sur la proximité que sur la centralité. L'offre en service à la personne tend à diminuer alors que ces services (banque, assurance) sont favorables au petit commerce mais leur implantation dépend de l'animation commerçante de la commune. Les petits commerces ont besoin de ses services mais ces derniers ont besoin d'une offre commerciale en bonne santé. [...]
[...] Il faut voir le commerce comme étant aussi un secteur d'emploi et un des facteurs importants de choix de localisation des entreprises en milieu rural est la présence et le développement des services 9 (V. Pierson). C'est en fait un cercle vicieux : le dynamisme du secteur commercial entraine le développement économique et social de la commune mais la faiblesse du commerce peut engendrer une perte d'identité de la commune et son oubli (Y. Guenegay-Goutou). Or, on l'a vu, la quantité et la qualité de l'offre commerciale est en partie à l'origine de la faible fréquentation du bourg, ainsi le manque relatif de dynamisme de l'offre en commerces et services, n'est pas une fatalité. [...]
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