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Notre travail portera sur la gare de Lorraine TGV, située sur la LGV Est européenne, à mi-chemin entre Metz et Nancy et mise en service en 2007. À l'instar de bien d'autres gares TGV en France, il s'agit d'une gare surnommée "betterave", c'est-à-dire située en rase campagne, à l'écart de toute agglomération. Sa situation quelque peu marginale est la conséquence d'un long conflit quant à sa localisation, à propos de deux sites qui ont fait débat et continuent encore d'alimenter de nombreuses discussions, si bien qu'aujourd'hui la question du déplacement de la gare est clairement posée. Tout au long de notre travail, nous nous interrogerons ainsi sur la pertinence d'une éventuelle relocalisation de la gare de Lorraine TGV du site actuel de Louvigny à celui de Vandières, en étudiant particulièrement les enjeux, à la fois des deux territoires et du déplacement de la gare.
[...] Dans l'optique d'une localisation de Lorraine TGV sur ce site, la question des dessertes devient centrale. L'une des craintes majeures avancées par un certain nombre d'élus concerne la diminution éventuelle des dessertes directes de Nancy et de Metz au départ de Paris, puisque tous ces trains passeraient désormais par la nouvelle gare. En effet, la localisation de cette gare à vocation multimodale, au croisement de la LGV Est et de la ligne classique, pourrait engendrer des ruptures de charge, ce que les villes-centres les plus importantes, telles Metz, Nancy ou encore Thionville et Épinal, ne souhaitent évidemment pas. [...]
[...] Mais, dans le cas de la Lorraine, ces questions ne sont pas encore à l'ordre du jour. Constat À travers l'analyse que nous avons fournie à propos du projet de déplacement de la gare de Lorraine TGV du site de Louvigny à celui de Vandières, nous avons vu que la concertation récente des Lorrains mise en place par le Conseil régional, par l'intermédiaire du référendum, semble avoir écarté ce projet, du moins de manière provisoire. Depuis cette consultation et l'abandon prodigué, le débat autour de ce projet ne cesse pas pour autant, et, à défaut de se mettre en place, il est fort probable que celui-ci continuera d'alimenter les discussions pendant très longtemps, tant la situation actuelle de Louvigny est l'œuvre d'un fiasco, vu comme un gâchis ou une « stupidité ». [...]
[...] De fait, nous tenterons d'apporter un jugement sur la pertinence de ce projet, dans le cas où sa réalisation ne serait plus une hypothèse. Depuis peu, la situation a évolué : le 1er février 2015 s'est déroulé un référendum en Lorraine, à titre consultatif. La question posée aux habitants était la suivante : « La gare d'interconnexion TGV-TER de Vandières, dont la construction a été reconnue d'utilité publique en 2011 par décret, peut être réalisée sans être supportée par une contribution nouvelle des collectivités publiques. [...]
[...] En 2013, un rapport de la Cour des comptes, traitant du TGV en France dans son ensemble, avait porté un regard très critique sur le choix préconisé à l'époque, évoquant notamment un fiasco. En ce qui concerne le déménagement de la gare sur le site de Vandières, la Cour suggère une réalisation à moyen terme, dont on ne sait pas aujourd'hui ce qu'il en adviendra, d'autant plus que durant le dernier mandat régional de l'histoire de la Lorraine la situation n'a guère évolué. [...]
[...] La vue satellite ci-dessus présente ainsi le cœur de la région Lorraine, articulée par les deux pôles majeurs que sont Metz et Nancy, et au sein de laquelle s'inscrit la gare actuelle de Lorraine TGV, localisée en rouge sur la carte. En effet, la région est structurée par un axe Nord - Sud, suivant en grande partie le cours de la Moselle, qui est communément appelé « sillon lorrain ». Cet axe très dynamique et témoin d'un héritage industriel dominant, s'étendant d'Épinal à la frontière luxembourgeoise et formant par endroits un continuum urbain dense, concentre environ la moitié de la population régionale et la majorité des flux régionaux, à la fois routiers, autoroutiers et ferroviaires. [...]
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