L'urbanisation est l'un des faits les plus importants du monde contemporain. Les transformations rapides des sociétés industrielles depuis le XIX° siècle vont accélérer le mouvement de concentration des hommes sur des surfaces réduites. La « vieille Europe » a connu très tôt des civilisations urbaines, les traditions grecques ou romaines ont engendré de multiples villes qui étaient déjà implantées il y a plus de vingt siècles. En France, qu'il s'agisse de Lyon, d'Arles, de Nîmes, d'Aix-en-Provence ou de Paris, le passé urbain est très ancien.
Le modèle français est donc très riche et intéressant. Nation industrielle, possédant d'anciennes traditions urbaines, la France conserve une grande originalité. Comme le souligne Daniel Noin, « La France, qui occupe une place intermédiaire entre le Royaume Uni, les pays du Rhin, plus urbanisés et l'Espagne ou l'Italie, plus rurale, a connu une urbanisation lente, plus mesurée que celle de ses voisins du nord, avec une densification progressive ».
Les villes françaises sont des villes européennes. Elles ont des histoires parallèles, des dynamiques récentes similaires, et une organisation urbaine commune. Cependant, l'espace français connaît bon nombre de singularités qui laissent penser que la France constitue un modèle original du point de vue de son urbanisation. La place exceptionnelle de Paris, la polarisation du territoire, les contrastes violents qui opposent des régions peuplées et urbanisées à des zones rurales et délaissées constituent la spécificité du système français.
Aujourd'hui, les trois quarts des Français sont des citadins qui occupent les 361 aires urbaines du territoire.
La citadinisation se poursuit avec notamment une différenciation dans l'évolution de la population des villes de plus de 150 000 habitants : au sud d'une ligne Caen-Orléans-Genève, celle-ci croît. Tandis que le tiers Nord-Est y est moins favorable. Ce phénomène a conduit à un engorgement des villes qui a nécessité leur étalement dans l'espace. Il a donc fallu, pour y répondre, aménager leur structure.
Depuis un demi-siècle, dans les pays industrialisés, la ville est devenue l'objet des volontarismes d'Etat et le cadre de perfectionnements technologiques. En contrepoint, elle est aussi le réceptacle majeur des nouveaux malheurs du temps : nouvelles pauvretés, insécurité, dysfonctionnements sociaux. Ceci est sans doute la conséquence des taux d'urbanisation proches de 80%. En France, la ville est devenue une préoccupation majeure des politiques publiques.
[...] Mais le pouvoir d'une ville repose aussi sur des équipements et des infrastructures solides. Les derniers recensements ont montré que les agglomérations les plus grandes et les mieux équipées avaient connu la plus forte croissance. C'est le phénomène de la métropolisation ou concentration au profit des plus puissantes unités urbaines. *Les villes polarisent tout l'espace. Dès les années 60, l'ensemble du territoire est dans l'aire d'influence directe d'une ville. Seules y échappent quelques régions comme la Bretagne centrale, le sud du Massif Central, l'Est pyrénéen. [...]
[...] Le grand mouvement d'urbanisation de la moitié du siècle n'a pas remis en cause ce maillage. dispersion des villes petites et moyennes. Le semis urbain est inégalement distribué sur l'ensemble du territoire. Seuls 13 départements possèdes une UU > habitants et 52 départements sont dépourvus d'UU atteignant les habitants. Ils correspondent aux régions appartenant à la France du vide **L'implantation périphérique des grandes villes. En général, à l'exception de Paris, toutes les grandes villes à partir de habitants sont situées dans les régions littorales et proches des frontières. [...]
[...] C'est un ensemble littoral : toutes les villes sont des ports ou des cités proches et en relation avec la mer. On ne retrouve ni le maillage régional ni la polarisation métropolitaine qui permettraient de définir un réseau. Montpellier et Nice, même si elles sont bien reliées à Marseille, le sont beaucoup plus avec Paris. Marseille ne constitue pas une tête de réseau. **L'ensemble lyonnais. La région urbaine de Lyon-Saint-Etienne est la seule, Paris mise à part, à dépasser les 2 millions d'habitants. [...]
[...] Elle dessine ensuite des taches, volontairement disjointes du tissu urbain, étalées dans de grandes aires rurales. La densité de l'espace bâti varie avec la distance au centre. La première couronne a aujourd'hui une urbanisation dense et prolonge le centre sans véritable discontinuité. La deuxième couronne a une densité moindre et une moindre continuité de l'espace bâti, la troisième couronne correspond à la zone périurbaine, faite de territoires immenses, mal délimités, mélange de lieux d'habitation, d'espaces encore ruraux avec leurs pôles villageois. [...]
[...] Sa population augmente peu. Durant les décennies 80 et 90, les flux des hommes se sont modifiés : le centre ne perd plus de population, il reste saturé mais a retrouvé une certaine attractivité auprès de la frange la plus aisée de la société, la banlieue connaît la saturation, la zone périurbaine connaît un changement radical de situation. Après des siècles de désertification, les flux se renversent. Désormais, c'est elle qui reçoit l'essentiel des hommes attirés par la ville. Aujourd'hui, l'influence directe de la ville s'exerce sur la quasi-totalité de la population et les trois quart du territoire. [...]
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