Les villes apparaissent donc comme des espaces particulièrement sensibles aux risques de l'eau. Le développement urbain est un facteur qui tend par conséquent à aggraver ces risques. Dans quelle mesure les risques liés à l'eau peuvent-ils être contrôlés ou limités dans un contexte de croissance urbaine, phénomène visible à l'échelle mondiale ? Pour gérer efficacement ces risques, il faut analyser d'abord les différents aléas liés à la présence de l'eau en ville, qui sont aggravés par la vulnérabilité accentuée des territoires urbains...
[...] En dépit de ces efforts, on a vu que l'onde de tempête de l'hiver 1953 fut à l'origine de ruptures de digues dramatiques dans la province de Zélande. Cette catastrophe incita les autorités à consolider les défenses du pays. Afin de mettre à l'abri la côte centrale, région la plus densément peuplée du pays, on décida de fermer plusieurs estuaires de la Zélande. Le dernier ouvrage, un barrage mobile clôturant les bouches de l'Escaut oriental, fut terminé en 1986. Pour protéger l'agglomération londonienne des inondations marines, un barrage a été construit en 1982 en aval de la Tamise, au niveau de Woolwich. [...]
[...] Les collecteurs sont saturés en cas de fortes pluies et les égouts refluent dans plusieurs quartiers, avec des risques d'insalubrité. L'imperméabilisation des sols urbains, en réduisant les capacités de rétention naturelle et donc en intensifiant le ruissellement et le débit des exutoires naturels ou artificiel, aggrave également les risques d'inondation. L'inondation de Nîmes en octobre 1988 est ainsi largement due à la mauvaise absorption de l'eau par un sol pour partie imperméabilisé. On estime ainsi que la perméabilité des sols est réduite de 30 à 40% dans les zones d'habitat individuel et de 50 à 90% dans les zones industrielles. [...]
[...] Il est possible finalement de territorialiser les vulnérabilités urbaines au risque de l'eau. On peut distinguer ainsi des vulnérabilités plus ou moins grandes en fonction des quartiers : les centres-villes sont généralement les plus vulnérables car marquées par une intense utilisation de l'espace, tandis que les banlieues et les périphéries urbaines sont moins densément occupées et mieux équipées en routes, autoroutes qui sont autant de voies facilitant l'évacuation en cas d'inondation. Pour connaître les territoires à risque, il faut ensuite superposer la carte des vulnérabilités à celle des aléas. [...]
[...] Les réseaux d'eau à l'intérieur de la ville sont également porteurs de risques sanitaires. Ainsi le plomb et ses dérivés ont été très largement utilisés, jusqu'à une époque récente, pour les canalisations d'eau. Or, on a clairement identifié les particules de plomb circulant dans l'eau comme un des facteurs responsables de troubles nerveux qui peuvent aller jusqu'au saturnisme. Ce risque sanitaire prend également une dimension sociale, dans la mesure où les populations vivant dans des locaux anciens et vétustes sont les plus concernées par des risques d'exposition au plomb. [...]
[...] Enfin la présence de l'eau en ville peut entraîner d'autres dangers : pollution des eaux de consommation ou risques liés aux eaux usées. A. Les villes situées sur les littoraux ou en fond d'estuaire cumulent les risques d'inondation Les milieux côtiers, situés à l'interface entre l'air, la terre et la mer, constituent des systèmes dynamiques actifs de fluides en interaction porteurs de menaces pour les établissements humains. Ainsi, les villes côtières cumulent les risques naturels liés à l'eau : tsunamis, inondations, érosions, glissements de terrain sont très coûteux en vies humaines et en dégâts matériels. [...]
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