Quelles sont les caractéristiques des pôles et espaces majeurs de la mondialisation et des territoires restés en marge ? En quoi les espaces maritimes sont-ils devenus des espaces traversés, convoités, menacés au sein de ce processus de mise en contact des territoires ?
[...] Reste à savoir, désormais, si nous ne sommes pas en train de vivre une inversion des regards quant à l'articulation des liens entre les territoires : les espaces maritimes ne sont-ils pas en train de constituer la dernière frontière pour l'humanité ? Là où se concentrent les dernières grandes réserves de ressources, les grandes potentialités de demain qui permettront à l'Homme de maintenir un haut niveau de croissance, levier nécessaire à l'intégration dans la mondialisation. [...]
[...] La Mer est d'abord l'espace des ressources halieutiques : pêche côtière, pêche hauturière (au grand large) souvent organisée par des Firmes Transnationales (FTN). En 20 ans, la consommation a doublé dans le monde. Environ 1,5 milliard d'être humains dépendent des ressources de la pêche pour assurer leurs besoins en protéines animales. Cette surconsommation entraîne des problèmes d'ordres environnementaux majeurs. Le problème de la surpêche devient un réel problème, à cause des surcapacités développées par la pêche industrielle. Certaines mers n'ont plus de poissons que dans les grands fonds : c'est le cas de la Mer Méditerranée. [...]
[...] Les routes maritimes sillonnent donc les mers et océans de manière sélective : certains concentrent ces flux alors que d'autres sont plus largement ignorés. Ils reflètent en ce sens l'inégale insertion des territoires dans la mondialisation. Les espaces maritimes séparant les pôles de la triade, ceux de l'Asie orientale sont ainsi les plus fréquentés et certains points, les détroits et les canaux de Suez et Panama, points de passage des différentes mers ou océans, représentent des lieux stratégiques, jusqu'à 28.000 passages par an pour le canal de Suez, plus de 70.000 pour les principaux détroits : Gibraltar, Malacca, Pas de Calais. [...]
[...] (intermédiaire supérieur) au-delà, on bascule dans la catégorie des pays développés, en-dessous, dans celle des pays pauvres (PMA). La distinction entre ces pays et les émergents ne vient pas de la richesse disponible, ni de la croissance économique, certains parmi les intermédiaires réalisant des performances économiques plus importantes que chez les émergents, mais, d`abord, de la permanence de vulnérabilités qui les empêchent de rendre durable le processus de développement qui est nécessaire pour l'émergence d'une classe moyenne, laquelle est le principal levier de transformation des sociétés. [...]
[...] Au-delà de la ZEE, on entre dans la haute mer où aucun état ne peut imposer sa juridiction sauf pour leurs propres navires. Les fonds marins sont déclarés patrimoine commun de l'Humanité, mais des activités sont potentiellement possibles et soumises à un accord d'une agence de l'ONU (l'Autorité internationale des fonds marins). L'application de la Convention est cependant difficile et les tensions sont fortes entre états : le contrôle des espaces maritimes est une réponse aux grands enjeux de notre temps. [...]
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