La notion de territoire, chère à la géographie, nous amène à nous intéresser à la façon dont une nation, c'est-à-dire un groupe d'individu ayant la volonté de vivre ensemble, gère et organise un espace qu'il s'est approprié au cours du temps. S'intéresser à la manière dont s'est structuré le territoire français va nous permettre de constater que ce processus d'appropriation est long et complexe.
Afin de ne pas nous égarer dans cette étude, nous allons nous efforcer de faire ressortir des grandes étapes dans la structuration du territoire français en étudiant ses modifications spatiales à travers l'histoire. Nous allons nous intéresser successivement au tracé linéaire des grandes voies de communication (période gallo-romaine), puis au passage d'une mosaïque de sous-ensembles territoriaux à un territoire uni et indivisible (période des Capétiens) et enfin au tracé final des frontières que nous connaissons actuellement.
[...] Ce qu'il convient de mettre en évidence, après ce développement linéaire de grandes voies de communication, est l'existence d'une mosaïque complexe d'ensembles territoriaux particulièrement évidente sous la dynastie des Capétiens. En 843, le royaume des Francs devenu l'Empire de Charlemagne est divisé en trois parties léguées à ses fils. On distingue alors trois royaumes : la Francie orientale léguée à Louis le Germanique, la Lotharingie léguée à Lothaire et la Francie occidentale léguée à Charles le Simple. Ce passage d'une seule et même entité à trois grands ensembles territoriaux témoigne d'une complexité et d'une difficulté évidente dans la gestion du territoire. [...]
[...] Comment s'est structuré historiquement le territoire français ? La notion de territoire, chère à la géographie, nous amène à nous intéresser à la façon dont une nation, c'est-à-dire un groupe d'individu ayant la volonté de vivre ensemble, gère et organise un espace qu'il s'est approprié au cours du temps. S'intéresser à la manière dont s'est structuré le territoire français va nous permettre de constater que ce processus d'appropriation est long et complexe. Afin de ne pas nous égarer dans cette étude, nous allons nous efforcer de faire ressortir des grandes étapes dans la structuration du territoire français en étudiant ses modifications spatiales à travers l'histoire. [...]
[...] On voit donc que la notion de centralité du pouvoir ainsi que les multiples guerres territoriales (et le sentiment d'alliance contre l'ennemi envahisseur qui en découle) ont activement participé à l'établissement d'une unité nationale se traduisant plus concrètement par une homogénéité culturelle, linguistique et religieuse. À la complexité du phénomène s'ajoute la longueur du processus de structuration du territoire car il faudra en effet attendre le milieu du 20e siècle pour que les frontières (celles que nous connaissons actuellement) soient stabilisées. Les héritages de la mosaïque des comtés autres duchés sont aujourd'hui les 22 régions françaises et les départements. [...]
[...] Petit à petit, le réseau des voies de communication s'intensifie et de grands axes routiers apparaissent : un axe nord-sud le long de la vallée du Rhône et de la Meuse se prolonge et deux axes est-ouest, l'un allant de Lyon à la côte Atlantique, l'autre de la pointe bretonne à l'actuel bassin parisien. On aboutit donc globalement à un territoire caractérisé par un maillage routier relativement dense. Certaines villes dont Reims, Lyon ou Tours, se retrouvent en position de carrefour et deviennent donc des lieux privilégiés et stratégiques. On assiste ainsi à un début de hiérarchisation urbaine facilité par les grands travaux de construction de routes. [...]
[...] On retrouve également l'héritage de la centralité du bassin parisien, toujours d'actualité. L'étude de la structuration du territoire français à travers l'histoire fait ressortir une logique spatiale évidente fondée sur trois étapes : une étape d'«exploration linéaire rendue possible grâce à la construction de grandes voies de communication qui permettent de parcourir le territoire, une étape de formation de sous-ensembles régionaux s'alliant ou s'affrontant pour permettre leur bonne gestion (économique, politique, sociale), et enfin, une étape de stabilisation caractérisée par un tracé administratif des frontières. [...]
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