L'analyse urbaine s'articule en deux mouvements : l'analyse historique, qui compare l'évolution du bâti en opposant un agglomérat spontané (la rue Mouffetard) et une planification urbaine programmée (la rue Monge) ; l'analyse perceptive, qui s'attache à inscrire le vécu dans le bâti pour distinguer deux systèmes : la polarisation (Mouffetard) et la circulation (Monge)
[...] La rue Pestalozzi est ouverte en 1886, et la rue Mirbel au début du siècle. Quant à la rue Rollin (dont l'escalier à double volée qui la relie à la rue Monge est une des limites symboliques du quartier Mouffetard), bordée d'agréables maisons bourgeoises, de petits immeubles et d'une école, elle dévoile un paysage hétérogène. Autrefois, elle faisait un crochet à angle droit et se retournait vers la rue Lacépède. Le percement de la rue Monge l'ayant amputée de sa partie orientale, elle demeure comme un pont suspendu dans les airs, reposant sur un fort soubassement en meulière, stratifié par des escaliers qui débouchent, en contrebas, sur la ville haussmannienne. [...]
[...] Enfin, quelques immeubles du XXe se distinguent : 39- 41, 51-53-55, 74-76, 95-96-97-98-99-100 (consécutifs au percement de la rue Jean-Calvin (qui devait dans un projet abandonné ouvrir une voie vers Austerlitz) ; la brèche fut colmatée en 1976) et 108-110 (immeubles d'habitation assez hauts réalisés en 1933). L'histoire de la rue Monge ne commence qu'au XIXe et répond à une logique d'urbanisme planifié. Cette rue se situe à proximité et à l'est de la rue Mouffetard, et ces deux voies sont pratiquement parallèles, pour se rejoindre en leurs deux extrémités place Maubert et rue de Bazeilles. [...]
[...] Au-delà de cette opposition, d'autres ont posé plutôt une dialectique entre conscience sociale et forme bâtie. Finalement, le quartier pourrait être vu comme une jonction de l'aspect économique et social et de l'aspect matériel de la réalité, c'est-à-dire comme une entité culturelle. Aujourd'hui, face à l'évolution du commerce, aux changements architecturaux, au risque de caricature, de muséification du quartier, les interventions urbaines menées dans le quartier Mouffetard visent à éviter deux types d'erreurs : éviter de considérer l'aspect général du quartier Mouffetard (problèmes de délimitation, de flou) et éviter de protéger un style architectural majoritaire (ce qui implique la négligence de certains bâtis). [...]
[...] En outre, le maillage des voies serré et complexe montre l'interconnexion multiple des deux artères. Ainsi, la rue Mouffetard et la rue Monge, du fait même de leur diversité mais aussi de leur proximité géographique, tendent à s'inscrire dans un unique quartier, où les occupations commerciales et les rythmes de vie variés se mélangent pour constituer un véritable espace vécu. L'analyse urbaine s'articule en deux mouvements : l'analyse historique, qui compare l'évolution du bâti en opposant un agglomérat spontané (la rue Mouffetard) et une planification urbaine programmée (la rue Monge) ; l'analyse perceptive, qui s'attache à inscrire le vécu dans le bâti pour distinguer deux systèmes : la polarisation (Mouffetard) et la circulation (Monge). [...]
[...] C'est également l'occupation commerciale de la rue qui modifie la perception, par deux aspects. Par le type d'activité premièrement, l'on passe progressivement des commerces de quartier du bas (alimentation etc.), à des boutiques de vêtements, de souvenirs, d'accessoires, de sport, des commerces qui appellent une clientèle extérieure moins implantée dans le quartier, une fréquentation moins quotidienne, plus d'opportunité. Deuxièmement, par la forme même de ces activités, les commerces sont plus spacieux, prenant parfois plusieurs pas de porte, occupant moins la chaussée (des plots en béton marquent une certaine segmentation de la voie). [...]
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