Paul Claval dans son étude Initiation à la géographie régionale définit la région comme un espace structuré par ses contraintes naturelles et ses activités humaines et comme un espace organisé par une politique dans laquelle interviennent rêves et croyances. Mais au début de l'étude régionale - base de l'organisation de l'espace français - avec Vidal de la Blache, la région ne comprenait comme étude que le critère des contraintes naturelles, c'est pourquoi on pouvait parler de région naturelle.
Aujourd'hui, on peut se demander face aux nouveaux critères de régionalisation, pourquoi la région naturelle n'a pas continué à prévaloir dans l'étude de la géographie régionale.
Ainsi, nous verrons dans une première partie qu'un espace naturel a longtemps défini une région. Puis dans une seconde partie, nous verrons que les activités humaines d'une région ont longtemps été liées à l'espace naturel. Enfin, nous analyserons pourquoi le critère de région naturelle n'est plus aujourd'hui suffisant pour déterminer un espace particulier et pourquoi d'autres critères l'ont surpassé.
[...] La région devient donc un espace politique d'aménagement et c'est en ce sens que va la loi Deferre de 1982 qui donne à la région une représentation au suffrage universel et un budget. Ainsi, le déclin de la région naturelle est-il la conséquence de l'évolution des activités humaines. Bibliographie Paul Claval, Initiation à la géographie régionale, Paris, Nathan M.-C. Robic (dir.), Du milieu à l'environnement. Pratiques et représentations du rapport homme/nature depuis la Renaissance, Economica, Paris, 1992. [...]
[...] Mais on peut voir que si le Massif Central a été défini comme une région naturelle, cela tient non pas à l'uniformité de son sol mais justement à sa diversité. En effet, le Massif Central se compose d'un sol calcaire, alcalin, siliceux et granitique. La morphologie de son sol serait dans d'autres lieux tels en Angleterre définie comme un bouclier. Cela prouve cependant que la toponymie n'est pas un concept universel. II) Des activités humaines régionales liées à l'espace naturel 1. [...]
[...] Or, la polarisation de l'espace fait intervenir un rapport ville/campagne. En effet, les villes devenant des pôles de régionalisation, la région naturelle va décliner au profit de relation d'interdépendance Le rôle des villes L'importance que vont prendre les villes va faire ressortir d'autres critères de régionalisation. On voit, par exemple, l'influence des écoles d'étude régionale allemandes et américaines telle l'Ecole de Chicago qui fait prévaloir d'autres critères de régionalisation, que même les pays les plus traditionnels comme la France vont réutiliser. [...]
[...] Enfin, nous analyserons pourquoi le critère de région naturelle n'est plus aujourd'hui suffisant pour déterminer un espace particulier et pourquoi d'autres critères l'ont surpassé. I / Un espace naturel qui a longtemps défini une région 1. La région comme un espace structuré par ses contraintes naturelles D'une part cela tient au fait que l'espace naturel n'évolue pas beaucoup à l'échelle humaine. En effet, la géomorphologie va pouvoir définir des régions calmes et des régions instables et cette réalité pourra, de manière générale, subsister à l'échelle humaine. [...]
[...] Par exemple, la région naturelle n'explique pas pourquoi une région détient tel trait culturel plutôt que tel autre. La région naturelle n'explique pas non plus systématiquement l'histoire. Enfin, la région naturelle n'est plus aujourd'hui à la base d'une réalité structurale. Ainsi, si le concept de région naturelle pouvait avoir la primauté sur les autres critères dans des temps plus anciens, cela n'est plus vrai aujourd'hui. La région ne sert plus aujourd'hui à structurer un espace naturel mais plutôt à l'aménager. [...]
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