Comme les montagnes, les littoraux sont des zones à haut risque. A cela trois raisons : il s'agit de milieux fragiles, qui encourent des risques spécifiques (le tsunami est l'exemple type) et qui sont de plus en plus vulnérables du fait de la tendance à la concentration de la population (la littoralisation), des pressions touristiques croissantes et de l'apparition de menaces nouvelles (l'élévation du niveau marin).
Un bref aperçu du traitement de la question par les spécialistes révèle une tendance générale à ne prendre en compte que les risques dits « naturels » (nous verrons que la part de l'homme est aussi importante que celle de la nature), phénomène qui découle d'un a priori : le littoral est considéré avant tout comme un milieu « naturel ». De sorte que certains articles ne prennent en compte que les conséquences morphologiques des risques naturels sur les côtes, ce qui ne concerne pas forcément, ou du moins pas directement, les sociétés. L'effondrement d'une falaise, s'il n'a pas de conséquences sur la société (s'il n'efface pas une plage, ne détruit pas d'infrastructures, ne cause pas de pertes humaines ou financières…) ne peut être envisagé réellement comme un risque : il s'agit d'un phénomène normal résultant de l'érosion naturelle, sans laquelle il n'y aurait justement pas de falaise.
Outre l'a priori qu'elle révèle, cette manière de traiter la question (qui est souvent le fait de géomorphologues) néglige de considérer les littoraux comme des espaces sociaux à part entière et qui, comme tels, sont soumis à des risques que l'on retrouve ailleurs (risques technologiques ou sanitaires, mais aussi des risques naturels non spécifiques). La spécificité du risque vient alors de l'environnement particulier dans lequel il s'inscrit.
[...] Les littoraux les plus affectés sont ceux de l'Océan Pacifique, entouré de la ceinture de feu (ceinture volcanique et sismique très active). Le même tsunami peut ravager le Chili, Hawaï, le Japon et les Philippines (1960). La Méditerranée n'est pas à l'abri (cf. l'explosion du Santorin). les ondes de tempête Le mécanisme est le suivant : des vents très violents ainsi qu'une forte diminution de la pression atmosphérique (hurricane, typhon) entraînent une hausse du niveau de la mer (1m pour 1hPa). [...]
[...] Mais le champ d'application de ce modèle demeure très réduit. risques de salinisation Une élévation du niveau marin doit avoir pour conséquence un élargissement et un approfondissement des estuaires ainsi qu'une pénétration plus marquée vers l'amont de l'intrusion saline. Ainsi dans le cas de la Loire, on observerait, pour une élévation de 0,60 m et un débit du fleuve de 150 m3/s une migration d'1 km du front de salinité, ce qui aurait pour conséquence de faire remonter le bouchon vaseux vers l'amont, avec, à terme, des risques d'envasement et de pollution du port de Nantes. [...]
[...] Il faut alors conforter les anciennes digues. La réouverture des polders (comme à Hambourg) peut être un moyen efficace de lutter contre la submersion ha sont touchés en Europe occidentale par le dépoldérisation. - l'évacuation imposée par l'Etat : procédure engagée en mars 2000 à Criel-Plage, Normandie. - le repli programmé : c'est la solution réglementaire (USA, South Carolina Coastal Management Act ; France, Loi Littoral). Il faut proposer un nouveau zonage côtier qui prenne compte de l'élévation attendue du niveau marin. [...]
[...] De fortes pluies durables, l'instabilité du canyon sous-marin du Var, dont la turbidité a été accentuée par l'endiguement d'un fleuve au régime torrentiel, le raidissement du front du cône, la surcharge des remblais sont responsables de l'accident mais surtout l'imprudence d'aménageurs bien ignorants des contraintes de l'environnement physique ! Une vulnérabilité qui progresse mais qui reste inégale l'élévation du niveau marin : un scénario catastrophe ? Comme on en parle beaucoup, il convient de se demander quelle est la réalité du risque. Le thème a été véhiculé dans l'opinion publique par le congrès de Rio de 1992 (ch agenda 21). à l'origine du risque : un aléa climatique Une élévation planétaire du niveau de la mer serait la conséquence du réchauffement global du climat. [...]
[...] Il y a donc un antagonisme entre une situation de précarité grandissante et un aménagement de plus en plus conséquent qui est générateur de risques. quelle protection ? Le recul des falaises peut être retardé, à condition d'y mettre le prix mais la protection est rarement fiable à moyen et long terme. En outre, les travaux d'ingénierie ont des inconvénients : d'un point de vue strictement local, il y a l'altération esthétique du site ; d'un point de vue plus régional, c'est souvent introduire un déséquilibre. [...]
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