Développement et aménagement du territoire sont inextricablement liés. D'une part, le développement d'un espace nécessite une organisation territoriale des équipements, des infrastructures et des services ; d'autre part la politique d'aménagement du territoire, souvent impulsée par l'Etat, tire sa légitimité du fait qu'elle constitue l'une des conditions de l'essor d'un territoire. Cette relation conditionne donc en partie le respect de l'autorité étatique et à l'attachement à la nation. Ainsi la loi d'Orientation pour l'Aménagement et le Développement Durable des Territoires (LOADDT, dite Loi Voynet) du 25 juin 1999 dispose en son article premier que : « La politique nationale d'aménagement et de développement durable du territoire concourt à l'unité de la nation, aux solidarités entre citoyens et à l'intégration des populations nationales. »
Dans cette perspective, la LOADDT a défini de « nouveaux territoires d'action » visant à réorganiser une partie des politiques régionales d'aménagement et de développement du territoire. Les pays font partie de ces nouveaux territoires d'action. Avec 251 pays reconnus et 90 en projet au 1er janvier 2005, ils sont même au cœur des démarches de développement territorial. Quelle est la conséquence de ce changement en matière touristique ? En quoi les Pays définis par la loi Voynet peuvent-ils être des outils de développement du tourisme ?
Une présentation des pays et des moyens dont ils disposent en vertu de la LOADDT (I) permettra de montrer qu'ils peuvent être utiles au développement du tourisme en assurant sa durabilité par l'ancrage dans les territoires et son attractivité par la création de dynamiques locales (II).
[...] Mais le pays est surtout utile au développement du tourisme en raison des dynamiques qu'ils créent au niveau de la mise en œuvre. B. Des cadres où les dynamiques territoriales peuvent s'exprimer A travers les conseils de développement et les contrats, les pays définis par la loi Voynet permettent d'institutionnaliser le cadre où se déploient les dynamiques locales. Les conseils de développement sont les lieux où peuvent se tisser les liens nécessaires à la naissance de dynamiques locales via des initiatives communes. [...]
[...] Par conséquent, le pays a également une dimension culturelle, symbolique et historique (il est porteur de sens et de représentations fondées sur une histoire commune) mais également sociale (il est créateur de lien entre des hommes formant un groupe distinct). Terme polysémique, le pays a ainsi connu la postérité en désignant des entités très hétérogènes. Il a ainsi été communément utilisé pour nommer un petit territoire, à l'échelle d'un canton ou d'une intercommunalité : le pays dans ce cas est synonyme de proximité géographique. [...]
[...] L'identité culturelle mise en avant dans la notion de pays, en tant qu'elle participe fortement de la qualité du service, constitue donc un outil important dans le développement du tourisme. Le pays peut également constituer un atout pour le développement du tourisme par ce qu'il contribue à la construction du patrimoine. En effet, il est possible de dire que tout patrimoine est fondamentalement un construit sociale. C'est un ensemble d'avoirs hérités du passé (monuments, ressources naturelles, techniques, symboles) dont la sélection et l'usage sont continuellement réinventés par les habitants d'un territoire. [...]
[...] La démarche contractuelle inscrite dans le processus de construction des pays est également un outil de développement du tourisme. Mais à la différence des conseils de développement, la contractualisation ne formalise pas des dynamiques de coopérations entre les membres d'un pays mais entre le pays et des acteurs extérieurs. Ainsi les CPER et les conventions avec les PNR ont permis aux pays de s'inscrire dans des projets touristiques ayant des objectifs plus globaux. En effet, si les perceptions et les aspirations locales ne sont pas les mêmes que les perceptions et les nécessités globales, un jeu d'interactions entre les échelles de débat et de décision est indispensable. [...]
[...] Constitué par les collectivités territoriales et leurs groupements et devant exprimer le cas échéant la solidarité entre espaces urbains et ruraux, le pays se concrétise dans la définition d'un projet commun de développement Pourtant, si la loi Pasqua est fondamentale par sa réintroduction du concept de pays, elle connaît également de sérieuses limites. La liste des acteurs concernés n'est pas précisée, de même que le contenu du projet. Par ailleurs, la loi ne pose aucune obligation de structuration juridique du territoire. [...]
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