Pourquoi le capitalisme a-t-il besoin de (re)produire l’espace pour faire face à ses crises structurelles ?

Résumé du document

Ce document est une dissertation entièrement rédigée qui traite du capitalisme et de son besoin de produire de l'espace dans le but de faire face à des crises structurelles omniprésentes dans le monde d'aujourd'hui.

Voici le plan complet de la dissertation :

Introduction

1. L'accumulation du capital et ses effets sur l'espace
1.1. Le report dans le temps de l'accumulation du capital produit l'espace
1.2. Le report dans l'espace de la circulation et de l'accumulation du capital
1.3. Les effets des reports du capital

2. Le développement géographique inégal
2.1. Les arrangements spatio-temporels et l'accumulation par dépossession
2.2. Les ressorts du développement inégal

Conclusion

Extraits

[...] Quoique, la financiarisation nécessite des infrastructures inhérentes à son existence, notamment pour faire fonctionner le réseau internet et augmenter les capacités techniques des échanges. Cela étant, nous allons chercher à comprendre pourquoi le capitalisme a-t-il besoin de (re)produire l'espace pour faire face à ses crises structurelles L'accumulation du capital et ses effets sur l'espace 1.1. Le report dans le temps de l'accumulation du capital produit l'espace Le capitalisme a besoin de la production de richesses et de leur circulation. Le capital perd de sa valeur s'il ne circule pas. La circulation du capital est complexe, il emprunte plusieurs circuits. [...]

[...] Par exemple, acheter des produits dans un magasin s'intègre dans le circuit primaire. Le circuit secondaire désigne le capital fixe et les fonds de consommation. Il s'agit de l'encastrement dans le sol d'une partie du capital, avec la concentration exceptionnelles de capitaux dans les villes. Pour illustrer ce circuit secondaire, on peut imaginer un investissement dans un bien immobilier, qui représente en soit un capital. Le circuit tertiaire correspond aux dépenses sociales, de recherche et de développement. Il s'agit d'un mode de reproduction élargie du capital, d'un investissement à long terme. [...]

[...] Premièrement, l'objectif est de développer le capitalisme, mais également d'utiliser une main d'œuvre ou des matières premières ou des sources d'énergie moins chères. Parmi les formes contemporaines de l'accumulation par dépossession, on peut voir par exemple les effets de gentrification au niveau urbain. Le cas de la ville de Lisbonne est assez remarquable en la matière. Depuis plusieurs décennies le pays accueille de plus en plus de touristes. Le prix du foncier en centre-ville a terriblement augmenté, et la multiplication des airbnb, hotels contraint les Portugais les plus précaires de déménager en périphérie de la ville, les loyers devenant trop importants. [...]

[...] Il faut voir que le capitalisme en tant que système de domination favorise toujours l'augmentation des inégalités sociales puisque celles-ci permettent de générer davantage de profits par la circulation. C'est d'ailleurs par ce regard critique qu'Harvey définit les reports dans le temps et l'espace du capital : « Faculté du capitalisme de comprimer la lutte des classes par le biais d'une division géographique visant sa domination »1. L'appui de l'Etat comme facilitateur génère une certaine ambigüité dans la continuité du service public. En effet celui-ci doit fournir un service (hospitalier, éducatif, de transport ) sans tenir compte de la rentabilité économique. [...]

[...] C'est aussi un facteur de remise en cause du droit du travail, qui opère une contrainte sur la maximisation des profits. Il faut également voir les accès limités aux matières premières permettant cette accumulation du capital dans le temps Le report dans l'espace de la circulation et de l'accumulation du capital Si l'on observe la situation de l'Europe à l'issue de la Seconde Guerre Mondiale, celle-ci est économiquement exsangue. Sa capacité industrielle et économique est proche du néant, entraînant par ailleurs une importante crise sociale. Les Etats-Unis risquent de perdre leurs consommateurs européens et donc voir leur économie capitaliste s'effondrer. [...]