La prise de conscience il y a maintenant plusieurs décennies de la pauvreté urbaine comme d'un phénomène structurel, et non simplement comme la conséquence d'un comportement ou de la mauvaise fortune, a amené la puissance publique à prendre des mesures, et ce notamment au travers de politiques spécialement ciblées sur la ville. La politique de la ville est un problème complexe mais qui intéresse fortement les géographes car elle fonctionne par zonages territoriaux. Ce ne sont pas des personnes qui sont ciblées, mais des espaces. S'intéresser au phénomène de la pauvreté, c'est ainsi se demander quelles en sont les conséquences sur l'action des politiques à l'échelle de la ville.
Dans cette optique, il convient d'analyser la politique de la ville, sous l'angle de la volonté de l'Etat qu'elle incarne de répondre à la pauvreté, avant de voir quelles en sont les modalités d'application. Pour terminer, on tâchera de voir en quoi la politique urbaine s'inscrit vis-à-vis de la pauvreté entre une démarche coercitive et d'intégration.
[...] On a ainsi vu que la ville était l'échelle idéale pour que la puissance publique exprime sa volonté de répondre à la pauvreté. Cette réponse pouvait être diverse, et prendre place à travers différentes échelles, que ce soit par le zonage selon des normes nationales, par l'autonomie des quartiers ou encore par des mesures de la banque mondiale. On a ainsi vu que les résultats de ces politiques oscillaient, selon les volontés politiques ou les conditions, entre l'exclusion et l'intégration. [...]
[...] Une politique de la ville moins volontariste : la solution idéale ? Les expertises des instances internationales mettent toutes en lumière la nouvelle orientation vers laquelle devraient se tourner les actuelles politiques de la ville. À savoir accroître l'autonomie des quartiers pauvres, en soutenant notamment les associations qui s'y créent ou les ONG qui y interviennent. La priorité majeure serait d'encourager les aptitudes des personnes vivant dans la pauvreté en consolidant leurs atouts, notamment en facilitant l'accès à la propriété et dans les pays en voie de développement aux services de base tels que l'eau et les installations sanitaires, et en les aidant à tirer parti de ces atouts. [...]
[...] Ces éléments justifient donc une politique urbaine volontariste de la puissance publique. La ville : l'échelle idéale pour régler le problème de la pauvreté ? En raison de la mondialisation des échanges : ville est entre l'échelle locale et mondiale. Elle est l'échelle idéale pour une action assez efficace (selon son intégration à l'espace mondial) vis-à-vis des grandes mutations économiques du monde tout en conservant une certaine réalité pour les habitants, qui ne l'oublions pas, sont aussi des électeurs. Car en effet, les causes de la pauvreté peuvent provenir des structures de l'économie mondiale. [...]
[...] En Afrique du Sud, c'est l'arrivée d'une nouvelle génération de dirigeants qui, en 1994, a lancée la campagne de construction de logements (100,000/an dont une majorité à Johannesburg), pour accompagner le mouvement de démocratisation du pays. Une importante caractéristique de la politique de la ville est donc d'être pluridimensionnelle et de prendre en charge de multiples aspects de la vie des individus. En cela certains ont pu dire qu'il s'agissait globalement d'une politique de gauche, une extension logique de l'Etat- providence. [...]
[...] Projets à l'échelle des quartiers L'art. 1er de la loi du 14 novembre 1996 relative à la mise en œuvre du pacte de relance pour la ville donne une définition de la politique de la ville : La politique de la ville et du développement social urbain est conduite par l'État et les collectivités territoriales dans le respect de la libre administration de celles-ci, selon les principes de la décentralisation et dans le cadre de la politique d'aménagement du territoire. [...]
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