Le "paysage" en géographie

Résumé du document

Cette fiche est une synthèse de notes de lecture, notamment d'un article tiré du livre La Géographie : pourquoi ? Comment ?, dirigé par Annette Ciattoni, professeur au lycée Louis-Le-Grand, chez Hatier, collection « Initial » paru en 2005.

Le terme polysémique et transdisciplinaire est un concept-clé des programmes scolaires. Il occupe une place centrale dans la géographie où il a été l'objet de nombreux débats. Polémique, « il divise encore les géographes ».

Longtemps associé au « beau », à la « nature » sans que les critères en soient très précis, terme aujourd'hui largement diffusé dans l'espace public qui a multiplié son usage, le paysage est devenu un « espace » à protéger. On s'inquiète ainsi depuis les années 1980 de la « fin des paysages » comme s'il y avait un « temps zéro » préexistant aux changements assimilés à des dégradations.

Extraits

[...] dirigé par Annette Ciattoni, professeur au lycée Louis-Le-Grand, chez Hatier, collection Initiale parue en 2005. Le terme polysémique et transdisciplinaire est un concept-clé des programmes scolaires. Il occupe une place centrale dans la géographie où il a été l'objet de nombreux débats. Polémique, il divise encore les géographes Longtemps associé au beau à la nature sans que les critères en soient très précis, terme aujourd'hui largement diffusé dans l'espace public qui a multiplié son usage, le paysage est devenu un espace à protéger. [...]

[...] Esthétique, le premier paysage inventé est celui de la campagne, par opposition à la ville. Il est à la fois pastoral et bucolique. Il faudra attendre des siècles avant de voir la création du paysage urbain Les romantiques dans la peinture ou la littérature ont joué un rôle important dans la définition et la mise en paysage de lieux longtemps considérés comme répulsifs, comme la montagne (voir La Nouvelle Héloïse de Jean-Jacques Rousseau en 1761) ou le littoral (voir les travaux importants de l'historien du sensible Alain Corbin, Le Territoire du vide ou Les cloches de la terre, parus dans la collection Champs chez Flammarion en 1990 et 2000). [...]

[...] Pour Augustin Berque (Médiance, de milieux en paysages, reclus, 1998), le paysage doit alors être pris comme le médiat parmi d'autres, de la relation entre nature et société, véritable conjugaison de facteurs subjectifs et objectifs qui participent à la construction des milieux (vus comme entités relationnelles de différents médiats Conclusion Indispensable dans l'analyse géographique et dans le dialogue nécessaire entre les disciplines scientifiques, le paysage n'est pas tout, ne peut répondre de tout. Il est une entrée dans la connaissance des territoires (G. Bertrand). Aspect visible d'un système spatial, il ne peut pas prendre en compte tous les éléments fonctionnels qui fondent la logique de l'organisation des territoires. [...]

[...] II/ Le paysage, objet central de la géographie ? À/ Au cœur de la géographie classique Le paysage a occupé une place centrale dans la géographie (en tant qu'objet et démarche) jusque dans les années 1960. Pour l'école de géographie (géographie classique), elle était la combinaison d'éléments naturels et culturels depuis les travaux pionniers de Vidal de la Blache au début du XIXe siècle (il parlait alors de physionomie en passant par Max Sorre ou Roger Dion. Le géographe Pierre George dans A la découverte du pays de France paru en 1942 proposait une démarche analytique (qui saisirait le visible le concret suivie d'une synthèse afin de saisir la personnalité du paysage. [...]

[...] Ainsi, la montagne est associée à l'altitude, à la simplicité de ses formes géométriques, à la neige évidemment au ciel bleu, à la lumière, à la limpidité et au bon air à la définition fonctionnelle : Le paysage n'est pas seulement affaire de représentations et d'esthétique. D'ailleurs, limiter les paysages à ces deux entrées serait réducteur, voire illusoire. Il y aurait autant de paysages qu'il y a d'individus ou de groupes sociaux pour les voir Il est également production matérielle des sociétés. [...]