Mobilité, peuplement, territoires français, politique publique, collectivités territoriales, ségrégation, urbain, rural, périurbanisation, espace, frontière, NOTRe Nouvelle Organisation Territoriale de la République, mobilités résidentielles, habiter poly-topique, gentrification, île d'Oléron, population française, croissance, mobilité des personnes, CGET Commissariat Général à l'Égalité des Territoires, réseau de trains régionaux, évolution, espace rural, Montreuil, essor des mobilités, ville, politique d'aménagement, ségrégation socio-spatiale, appropriation, trajectoire résidentielle, entre-soi, résidence principale, résidence secondaire, société, transport, répartition différenciée, silver economy
Dissertation d'agrégation.
Si les individus, lorsqu'ils déménagent, privilégient certains territoires au détriment d'autres, au sein de ces territoires, les différences entre les types d'espace au sein de ces territoires semblent s'atténuer, en raison de la possibilité de mobilités quotidiennes à plus longue distance. Dès lors, la relation entre les mobilités, le peuplement et les territoires pose question. D'une part, l'accroissement des mobilités permet un peuplement et une territorialité fondée sur l'entre-soi et des processus de ségrégation. D'autre part, les dynamiques de périurbanisation ou de construction de résidences secondaires sur les littoraux, là aussi favorisées par les mobilités croissantes, brouillent la frontière entre les types d'espace, et notamment entre l'urbain et le rural.
[...] Ce processus peut être envisagé différemment par les collectivités locales. L'exemple de la gentrification de Montreuil, au sud-est de la Seine-Saint-Denis, montre comment ce processus peut faire l'objet d'un traitement différencié en fonction des politiques publiques et de leur conception du territoire dont elles ont la charge. Dans son article « La chute de Montreuil la Rouge » (2009), C. Delacroix détaille deux conceptions différentes du territoire montreuillois et de son peuplement, au moment de l'élection municipale de 2008. Montreuil est divisé, par une bretelle autoroutière et un escarpement, entre le bas-Montreuil et le haut-Montreuil. [...]
[...] Cet exemple montre comment les décideurs politiques peuvent composer avec les mobilités résidentielles pour développer leur territoire, en cherchant à accompagner les processus ségrégatifs ou à les restreindre, en fonction des objectifs recherchés. Les politiques d'aménagement doivent donc s'accommoder de l'intrication entre mobilités, peuplement, et construction des territoires par les individus, mais elles peuvent, à leur tour, influer sur ces phénomènes, en fonction de la conception que les élus entretiennent du territoire dont ils ont la charge. Finalement, l'influence de l'essor des mobilités sur le peuplement et les territoires doit s'appréhender à différentes échelles. [...]
[...] L'essor des mobilités entraîne et accompagne un processus de ségrégation : des territoires socialement homogènes émergent ainsi, à l'image des espaces périurbains. Pour autant, il ne faut pas restreindre l'analyse de la relation entre mobilités et formes de peuplement à sa dimension socio-économique. L'étude à plus grande échelle de ces territoires en apparence homogènes montre que les individus entretiennent différentes territorialités, et participent différemment à la construction des territoires, en fonction d'autres critères, comme leur âge ou leurs trajectoires résidentielles. [...]
[...] Si le niveau de vie et la catégorie socio-professionnelle sont des facteurs explicatifs essentiels des mobilités des individus, d'autres facteurs peuvent influer sur la construction du territoire des individus par les mobilités. Par exemple, la mobilité diffère selon le genre, les femmes s'interdisant l'accès à certains espaces, y érigeant ce que G. Di Méo, appelle des « murs invisibles » (2011). Autre exemple, la comparaison entre deux catégories de populations aux conditions de vie similaires, qui habitent le même type d'espace, mais qui entretiennent deux approches divergentes de la mobilité et du territoire, ce qui conduit à deux formes de peuplement différentes. Ainsi, D. [...]
[...] Dès lors, la relation entre les mobilités, le peuplement et les territoires pose question. D'une part, l'accroissement des mobilités permet un peuplement et une territorialité fondée sur l'entre-soi et des processus de ségrégation. D'autre part, les dynamiques de périurbanisation ou de construction de résidences secondaires sur les littoraux, là aussi favorisées par les mobilités croissantes, brouillent la frontière entre les types d'espace, et notamment entre l'urbain et le rural. Ainsi les mobilités, et les nouvelles formes de peuplement qu'elles permettent, conduisent à l'émergence de nouveaux territoires, tant pour les individus que pour les politiques publiques, mais ces nouveaux territoires sont souvent socialement homogènes. [...]
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