Au cours du XIX ème siècle la France et les pays industrialisés de façon générale connaissent une accélération de l'histoire due à des changements politiques, sociaux et économiques. Ces changements mettent de nombreuses personnes sur les routes à la fois entre les pays et au sein d'un même pays. Nous nous attarderons ici sur les déplacements de population à l'intérieur du territoire français entre 1800 et 1940. Cette période est marquée par la RI qui bouleverse l'économie mais aussi les modes de vie en ville et dans les milieux ruraux. Elle est aussi marquée par la 1ère GM qui laisse des traces dans les esprits et conduisent à des changements comportementaux au sein de la population. C'est en 1930 la France voit sa population urbaine dépassé pour la 1ère fois sa population rural. Ce changement est du d'important déplacement de population du monde rural vers le monde urbain. L'expression d'exode rural qui induit des départs en masse de toute une population d'une région vers une autre pour qualifier ces flux migratoires est utilisée pour la première fois en GB. On peut s'interroger sur la validité de cette expression pour la France, et sur les caractéristiques de ces mouvements migratoires.
Après avoir vu en quoi cette migration était la conséquence de bouleversements sociaux, nous analyserons les caractéristiques de ces migrations selon les périodes puis nous nous focaliserons sur les populations et les régions concernées par ces courants migratoires.
[...] En effet, ces départs sont la cause de deux phénomènes. L'un est la persistance des migrations qui ont débuté à la fin du XIX et qui se poursuivent dans des régions plus isolées. L'autre phénomène se définit par une stabilisation voire un arrêt des migrations dans les régions les plus touchées par les départs antérieurs. En effet, les contingents d'émigrants sont pour la plupart fournis par les régions les plus archaïques et peu concernées par la crise des années 1880 qui a principalement touché les régions les plus évoluées comme les régions viticoles. [...]
[...] C'est la naissance des villes industrielles comme Roubaix ou St Etienne. Cette concentration est encouragée par la modification des matières premières utilisées pour l'industrie. L'utilisation de plus en plus répandue du coton dans l'industrie textile va entraîner une baisse du besoin de la main- d'œuvre paysanne. C'est à cette période que se développent les grands bassins houillers du Massif central et du nord. Ce développement se fait au détriment de plus petit bassin situé sur de nombreuses parties du territoire. [...]
[...] A partir de 1936 les flux migratoires se modifient une nouvelle fois. Les départs du monde rural semblent connaître un regain. On compte entre 100 et départs entre 1936 et 1939. Ce mouvement migratoire semble être déclenché par un décalage des conditions de vie entre les villes et les campagnes. La loi des 40h peut expliquer une partie de cette augmentation des départs puisqu'elle est appliquée uniquement dans les villes. De plus, les syndicats ouvriers sont parvenus avec les conventions collectives à améliorer la situation de la classe ouvrière urbaine beaucoup plus rapidement que celle des populations rurales agricoles. [...]
[...] Les régions de départs sont sensiblement les mêmes que celle du début du XIX, auxquels s'ajoutent des nouveaux départements agricoles pauvres. Ces migrations ont profondément modifié la composition de la population rurale avec le départ des catégories de population qui permettaient l'existence d'une réelle communauté rurale. En effet, ces migrations concernent principalement des populations non agricoles. Le monde rural connaît à cette période une mutation vers une agriculture plus capitaliste avec la recherche de profit plus important. On constate un second pic de mobilité entre 1876 et 1881. [...]
[...] Ces migrations concernent principalement les départements du centre de la France, mais elle reste en nombre limité. Ce premier XIX est donc caractérisé par un recul relatif des migrations du monde rural vers le monde urbain ce qui nécessite une utilisation très prudente du terme d'exode rural. Ce ralentissement des migrations a contribué à accentuer les réserves démographiques en milieu rural. Ainsi la plupart des régions rurales connaissent leur maximum de population entre 1840 et 1850. Ce surpeuplement conduit à la réapparition des crises de subsistances comme ce fut le cas en 1847 et 1848. [...]
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