Aujourd'hui, lorsque l'on évoque la Baltique et ses espaces riverains, force est de constater que l'image la plus répandue est celle d'un ensemble homogène, doté de caractéristiques communes : située au nord de l'Europe et de l'Union Européenne, la région baltique apparaît comme un espace nordique, périphérique par rapport aux centres économiques et politiques européens, formant un bloc à part entière.
Néanmoins, ce point de vue n'est valable que pour qui est extérieur aux espaces riverains de la Baltique. Car si l'on s'y penche de plus près en effet, cette région s'impose comme étant particulièrement hétérogène, et ce non seulement d'un point de vue physique, mais également économiquement, politiquement, et culturellement parlant.
Ceci semble se vérifier spécifiquement dans ce qui paraît être une opposition des espaces méridionaux et septentrionaux riverains de la Baltique ; en effet, si le nord, qui correspond à la Scandinavie, ainsi que, nous verrons pourquoi, au Danemark, regroupe toutes les caractéristiques pour figurer au palmarès des régions les plus développées du monde (IDH et PIB élevés, présence de centres politiques et économiques, notamment européens…), à l'inverse les Etats du Sud (représentés par la Pologne, l'Allemagne ‘de l'est', les Etats Baltes et la Russie) apparaissent en crise, sous le coup de la reconstruction post-soviétique, et somme toute forts différents, à différents niveaux, de la Baltique scandinave.
Est-il pour autant vraiment juste de parler d'une opposition entre les espaces nord et sud riverains de la Baltique ? Cette notion d'opposition est-elle valable absolument, ou bien ne concerne-t-elle que quelques domaines en particulier? Comment expliquer les différences majeures affectant un espace en apparence si homogène ? Ne vaudrait-il pas mieux parler, plutôt que d'opposition, de complémentarités apparaissant comme autant de vecteurs favorables à un processus d'uniformisation ?
Afin de répondre à ces interrogations, nous verrons, dans une première partie, comment les espaces méridionaux et septentrionaux riverains de la Baltique peuvent apparaître comme étant des espaces différenciés par nature.
Puis, dans une deuxième partie, nous étudierons dans quelle mesure ces espaces s'avèrent aujourd'hui comme étant en opposition sur les plans économiques ou encore politiques, et tenterons de comprendre quel processus historique complexe est à l'origine de cet état de fait.
Enfin, dans une dernière partie, nous verrons comment ces espaces sont aujourd'hui marqués par une marche vers l'uniformisation qui s'appuie sur une indéniable homogénéité ainsi que sur des différences pouvant être perçues comme des complémentarités.
[...] Une différenciation culturelle En dernier lieu, les espaces méridionaux et septentrionaux riverains de la Baltique semblent également présenter des différences d'un point de vue humain, et ce particulièrement sur le plan culturel. En effet, à différents niveaux, les deux espaces paraissent être totalement contradictoires. - Au sud de la Baltique, l'influence germanique est grande, et l'espace est marqué par la domination soviétique du XXème siècle, qui a donné une dimension ‘collectiviste' aux moeurs. Au niveau religieux le catholicisme demeure la confession dominante, et, d'un point de vue culturel et sociologique, la région est nettement sous l'influence de l'Europe centrale. [...]
[...] Une opposition économique Tout ce que nous avons étudié jusqu'à présent relevait de la différence, et non de l'opposition ; néanmoins, il est un domaine dans lequel les espaces méridionaux et septentrionaux riverains de la mer Baltique semblent s'opposer absolument : l'économie. - Les espaces septentrionaux s'imposent à l'heure actuelle comme étant des Etats fort développés, et très riches de surcroît : leur PIB (produit intérieur brut) est parmi les plus importants au monde, du moins proportionnellement à la superficie de leur territoire et l'importance de leur population, laquelle est faible. [...]
[...] Dans quelles mesures les espaces septentrionaux et méridionaux riverains de la baltique s'opposent-ils ? Introduction Aujourd'hui, lorsque l'on évoque la Baltique et ses espaces riverains, force est de constater que l'image la plus répandue est celle d'un ensemble homogène, doté de caractéristiques communes : située au nord de l'Europe et de l'Union Européenne, la région baltique apparaît comme un espace nordique, périphérique par rapport aux centres économiques et politiques européens, formant un bloc à part entière. Néanmoins, ce point de vue n'est valable que pour qui est extérieur aux espaces riverains de la Baltique. [...]
[...] - En premier lieu, les paysages intérieurs de ces régions sont très ressemblants, que l'on se situe au nord ou au sud de la Baltique : la topographie est molle, elle se constitue d'un bassin plat légèrement ondulé ; La marque de formes glaciaires héritées est très présente également, elle structure les régions baltiques septentrionales ou méridionales de façon homogène. Enfin, la totalité de l'espace se caractérise par une omniprésence de l'eau, avec de nombreux lacs etc de même que par l'importance des surfaces couvertes de forêts. - Toute la région se caractérise par un climat de transition entre les climats océanique et continental, avec des saisons assez marquées. - Par ailleurs, quel que soit l'espace, ou, plus précisément, le pays considéré, la région globalement semble centrée sur la Baltique et les activités maritimes. [...]
[...] En effet, chacun des espaces s'inscrit de façon apparemment radicalement opposée dans son environnement géopolitique. - Les Etats du nord en premier lieu semblent unifiés, et apparaissent comme un bloc homogène : culture et traditions très proches d'un pays à l'autre (cf ainsi que, surtout, coopération ancienne entre les Etats, à un niveau national ou régional (pour les différentes minorités, la valorisation des régions de contact comme les détroits, région Mitt Skandia, conseil de la calotte nordique Par ailleurs, quoique plus éloignés géographiquement, les pays scandinaves semblent davantage intégrés à l'Europe, et à fortiori à l'Union Européenne, davantage ‘européanisés' que les Etats méridionaux. [...]
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