Depuis environ quatre ans , les exhumations de corps de victimes de la guerre civile espagnole sont de plus en plus fréquentes. Les médias locaux évoquent régulièrement cette nouvelle demande sociale. Que se passe t'il en Espagne ? On connaît bien « l'obsession commémorative » à la française définie par Pierre Nora . En revanche, l'Espagne n'a jamais véritablement été considérée comme un pays saturé de mémoire et lorsque l'on touche à la question des victimes de la guerre civile, ce fait semble encore plus compréhensible. En effet, les guerres civiles constituent de véritables ruptures dans l'histoire d‘un pays et c'est sûrement pour ce type de conflit que le fait mémoriel revêt le plus d'importance. En Espagne, après un conflit aussi traumatisant, suivi de quarante années de franquisme, il parait difficile de toucher à une question qui risquerait à nouveau d'attiser les tensions. Mais, ce conflit a eu lieu il y a près de soixante dix ans. L'Espagne donne aujourd'hui l'image d'une nation renforcée par la réussite de sa transition à la démocratie, transition érigée en modèle par les responsables politiques espagnols, par les médias et par l'opinion publique internationale . Le pays exhibe son succès et se tourne vers l'Europe. Dès lors, après presque trente années de démocratie, pourquoi ressent-on cette nécessité de « ré ouvrir les blessures » ou de « regarder en arrière » vers un passé bien lointain et aussi traumatisant ?
[...] Le gouvernement espagnol ne fait rien en Espagne et pourtant, il finance des exhumations en Amérique latine. On ne peut rien faire : chez nous on parle de cercle vicieux : on peut aller voir un politique ou un juge c'est la même chose : rien n'avance. Les gens sont donc obligés de chercher individuellement leur tombe avec notre aide. Ce n'est pas légal mais personne ne nous dit rien (la justice ne fonctionne pas). On a maintes fois demandé des registres de disparus mais personne n'a voulu nous les donner. L'association est un réseau. [...]
[...] L'association dénonce cette situation auprès du conseiller à la culture et des médias de communication : l'intervention est stoppée. Deuxième intervention d'importance : les célébrations du 1er mai à Motril sont l'occasion d'évoquer la récupération de la mémoire historique. L'un des participants, Agustín Góngora évoque alors sa volonté de retrouver le corps de son frère fusillé pendant la guerre civile. L'association alerte une fois encore les médias et un article est publié dans la section Andalousie de El País le 17. [...]
[...] Il doit constamment osciller entre la culture antérieure et la culture démocratique dans le but de maintenir une paix sociale érigée en objectif suprême de ces années particulièrement délicates. Mais le risque de cette politique est grand : il ne faut frustrer aucun des groupes qui s'affrontent idéologiquement et ménager les militaires qui pourraient à tout moment avoir envie de reprendre le pouvoir dans la plus pure tradition du pronunciamiento à l'espagnole. C'est surtout cette volonté de protéger la paix qui empêche donc la résurgence de la question mémorielle. [...]
[...] Il faut tout d'abord bien comprendre que la guerre civile en Andalousie n'a pas été quelque chose d'uniforme : les comportements ont été différents dans le temps et dans l'espace (différences entre l'Andalousie occidentale et l'Andalousie orientale). La guerre s'est terminée très tôt ici puisque le 15 août les nationalistes étaient au pouvoir. J'ai publié plusieurs ouvrages sur ce thème dont Sevilla fue la clave. J'ai également publié un ouvrage sur les victimes franquistes des soulèvements anticléricaux. La guerre civile a été une période de cruauté extrême (inédite pour l'époque). [...]
[...] cit., p [384] Ibid., pp. 51-54. [385] Ibid., p Cf. Annexe 10, p [386] Ibid., pp. 77-78. [387] F. Ollero, Los españoles ante la Constitución y las Instituciones democráticas : 11 años de Constitución (1978-1989), Madrid, Centro de Investigaciones Sociológicas p [388] Ibid., p. 59-63. [389] Félix Moral , Veinticinco años después : la memoria del franquismo y de la transición a la democracia en los españoles del año 2000, op. [...]
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