Les limites de Paris

Résumé du document

La taille actuelle atteinte par Paris est le résultat d'une longue évolution. A partir du noyau de l'île de la Cité à laquelle gallo-romaine, la ville s'est étendue vers la rive droite dès le Moyen Age, à l'est puis à l'ouest. Elle forme aujourd'hui un espace hétérogène, qui se fond dans une vaste agglomération urbaine de près de dix millions d'habitants. On parle communément d'intra et d'extra-muros pour désigner le cœur de Paris et sa périphérie, mais il convient de s'interroger sur la signification contemporaine et historique de cette distinction. Contrairement à d'autres métropoles comme Londres, les limites administratives de la ville n'ont pas évolué depuis 1860. Dès le troisième siècle, on a cherché à délimiter l'enceinte urbaine.
Pourquoi et comment a-t-on délimité Paris au cours de l'histoire ? Quel sens donner aux termes d'intra et extra-muros ? D'une manière générale, du troisième siècle au début du vingtième, on a d'abord cherché à protéger Paris par des limites fortifiées. Mais les limites de Paris n'ont pas toujours eu une unique fonction militaire.

Extraits

[...] Des crédits sont votés en 1841 pour fortifier à nouveau Paris, selon le projet de Thiers. On construit des boulevards (les boulevards des Maréchaux) du côté de la ville, et on creuse un fossé flanqué d'une zone non aedificandi de 250 mètres à l'extérieur. Les communes de la petite banlieue, ou couronne qui constituaient avant une sorte de glacis protecteur, y sont intégrées (Belleville, Vaugirard, La Villette, Bercy, Batignolles, Auteuil, etc.). Encore très rurales, ces zones fournissent la capitale en vin (vignobles de Charonne et Passy) et offre aux parisiens de nouveaux agréments : maisons de campagne (à Passy par exemple), théâtres, cabarets et guinguettes (Montmartre, Ménilmontant Par ailleurs, des activités industrielles se développent, en particulier à Grenelle (industries chimiques), à Bercy (commerce du vin), et sur le bassin de la Villette. [...]

[...] Charles V continue l'élargissement. Edifiée à la fin du XIVème siècle, la nouvelle enceinte conserve le tracé de la précédente rive gauche, et agrandit la ville sur la rive droite, à l'image du développement de la ville vers le Nord. Paris recense alors habitants, et la nouvelle ville englobe notamment le Louvre, forteresse construite extra-muros pour protéger la famille royale. Réparée trois fois et très délabrée après plus de deux siècles et demi d'utilité, elle sera détruite après la mort d'Henri IV. [...]

[...] Aujourd'hui, il semble que la limite de Paris, matérialisée par le boulevard périphérique n'est plus qu'administrative dans le Grand Paris espace urbanisé de manière continue. La distinction entre intra et extra-muros a perdu de son sens, et la croissance urbaine se fait à l'extérieur de Paris (quartiers de la Défense ) Les limites de cette agglomération parisienne, qui englobe plus de dix millions d'habitants, sont particulièrement floues. Aucun découpage administratif (département ) ne permet de les définir de manière pertinente. Les définitions varient fortement selon les auteurs. Quelles lignes de cohérence peut-on dégager au sein de cet espace hétérogène et en expansion ? [...]

[...] Conclusion La question des limites de Paris est moins évidente qu'il n'y parait. Les limites géographiques originelles (la Seine) apparurent rapidement insuffisantes. Il a d'abord fallu protéger la ville, avec la construction de fortifications successives : premiers remparts romains au troisième siècle, enceintes de Philippe Auguste, Charles V et Louis XIII, fortifications de Thiers. La fonction première des limites urbaines est donc militaire. On distingue donc clairement l'intra-muros, soit le cœur fortifié et protégé de la ville, de l'extra-muros. Pour autant, Paris a parfois été une ville ouverte. [...]

[...] Les limites de Paris La taille actuelle atteinte par Paris est le résultat d'une longue évolution. A partir du noyau de l'île de la Cité à laquelle gallo-romaine, la ville s'est étendue vers la rive droite dès le Moyen Age, à l'est puis à l'ouest. Elle forme aujourd'hui un espace hétérogène, qui se fond dans une vaste agglomération urbaine de près de dix millions d'habitants. On parle communément d'intra et d'extra-muros pour désigner le cœur de Paris et sa périphérie, mais il convient de s'interroger sur la signification contemporaine et historique de cette distinction. [...]