Le phénomène d'étalement urbain occupe de nos jours une bonne partie du discours des planificateurs urbains les plus avertis. D'ailleurs, les discussions sur le sujet prennent désormais une place majeure au sein de la société tout entière. En d'autres mots, l'emploi du terme «étalement urbain» n'est certainement plus exclusif au langage professionnel des experts dans le domaine. Néanmoins, tous s'accordent à croire qu'il s'avère nécessaire de freiner le phénomène. Par contre, si le constat est unanime, les moyens proposés en vue de régler le problème ne suscitent guère le même enthousiasme. En effet, le sujet a d'ailleurs fait l'objet de nombreux débats virulents. On peut penser, à titre d'exemple, à la polémique qui a entouré l'annonce du PSMAD1 en 2005. La question n'est pas de déterminer qui avait raison dans le dossier, mais de faire le constat que l'un des arguments de poids de la part de la CMM, concernant la stratégie de polarisation qui visait à contraindre l'expansion des municipalités des couronnes, était de freiner l'étalement urbain.
[...] De plus, il est certes préférable encore une fois de voir une importante part de la population prendre le train plutôt que d'utiliser l'automobile. Néanmoins, le transport des personnes par voies ferroviaires n'est pas moins responsable d'avoir engendré et soutenu le phénomène d'étalement urbain. On peut penser entre autres à l'exemple du petit train du nord, qui dès sa mise en service avant même le début du 20e siècle, a contribué à générer une imposante activité urbaine. D'ailleurs, bon nombre de municipalités ont profité de cette infrastructure de transport pour alimenter leur développement, usant bien sûr de la stratégie de polarisation. [...]
[...] Chacune des municipalités et villes cherche donc à tirer son épingle du jeu. Les revenus fiscaux auxquels dépendent toutes villes et municipalités contribuent très certainement à générer l'essentiel du phénomène d'étalement urbain. Les infrastructures de transports constituent ensuite le moyen d'acheminer ces revenus vers des destinataires de plus en plus nombreux. Les entités municipales sont en réalité d'immenses entreprises qui doivent sans cesse performer. Les autorités responsables sont sous une constante pression qui les force à diversifier de plus en plus les revenus de leur ville ou de leur municipalité. [...]
[...] On a bien sûr pu voir que l'essentiel de la contribution du transport en commun en matière d'étalement urbain concerne les trains de banlieue. En effet, ceux-ci offrent en quelque sorte les mêmes avantages d'une pseudo proximité à la grande métropole que les voies rapides, puisqu'ils permettent à leurs usagers de se déplacer entre leur milieu de vie et leur milieu de travail dans des délais particulièrement raisonnables. La polarisation des activités humaines a ensuite fait l'objet d'une réflexion. On a rapidement pu se rendre compte que la polarisation peut souvent constituer l'un des éléments déclencheurs du phénomène d'étalement urbain. [...]
[...] Les actions entreprises par les décideurs d'autrefois, qui ont cru bon de miser sur l'implantation massive d'infrastructures autoroutières, ont certainement ralenti toutes innovations en matière de transport en commun. On observe notamment d'importants retards en la matière lorsque l'on se compare à la plupart des pays européens. Si l'on revient à l'essentiel du sujet, les différents réseaux de transport en commun ont-ils pu contribuer à accentuer le phénomène d'étalement urbain? En partie. Il faudrait cependant d'entrée de jeu exclure de cette théorie la majorité des modes de transports les plus connus tels que le métro, l'autobus, le covoiturage et le taxi. [...]
[...] Au grand plaisir de la municipalité ou ville d'accueil, les revenus fonciers seront bonifiés. Par contre, quels seront les coûts sociaux engendrés par le phénomène? Le milieu devient alors habitable que par des individus fortunés et repousse progressivement les classes sociales moins fortunées vers des lieux où il est moins onéreux de s'y établir. La forte densité qui caractérise les milieux polarisés et leurs environs accentue dès lors le désir des jeunes familles d'opter pour un milieu où règne la faible densité en vue d'avoir accès à la propriété, et ce, à moindre coût que dans la métropole. [...]
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