Mener une réflexion sur les hydrocarbures en tant qu'instrument de la mise en valeur des espaces suppose en premier lieu un éclaircissement des termes. Tout d'abord il semble curieux d'envisager une source d'énergie comme un « instrument » de mise en valeur de l'espace, mais cela tient au rôle spécifique que jouent à l'heure actuelle les hydrocarbures et plus particulièrement le pétrole. En effet moteur de la seconde Révolution Industrielle, cette source d'énergie secondaire est à ce jour Le facteur de dynamisme transcendant quasiment tous les secteurs économiques (en raison de la grande diversités de ses usages) et l'élément fondateur de la société moderne, puisque ce sont les progrès techniques qui ont permis le mode de vie des sociétés industrialisées. Mais un autre aspect donne également toute son importance à la relation entre les hydrocarbures et l'espace, un double aspect en réalité : effectivement ce sont des ressources non renouvelables, et les gisements sont répartis sur le globe de telle sorte à ce que l'offre et la demande ne se superposent pas spatialement parlant, d'où l'intervention de très forts enjeux stratégiques qui touchent les espaces, que ce soit dans le domaine de la consommation comme dans celui de la production, et cela donne ainsi une dimension géopolitique à la question de la mise en valeur de l'espace. Il apparaît dés lors clairement que le monde moderne suppose une relation très forte entre les hydrocarbures et les espaces, cette relation étant organique au système monde, les hydrocarbures envisagés en tant qu' « instrument » ouvrent dans l'absolu trois champs de projection dans la mise en valeur des espaces : une première logique spatiale dite « fixe », c'est-à-dire le rôle dans l'installation de sociétés humaines, d'infrastructures, et surtout de la constitution de réseaux déterminant de fait le monde clos d'un espace et sa fonctionnalité d'un point de vue autonome, mais aussi son inscription dans des réseaux à plus grande échelle, et cela en relation avec la nature de l'espace, producteur de plus ou moins grande envergure, consommateur de plus ou moins grande envergure et par conséquent enjeux liés à ceci. La seconde logique dite « de flux » englobera les relations, au sein de cet espace comme celles de ce dernier avec l'espace dans lequel il est compris, et leur détermination par les hydrocarbures autant du point de vue de leur fonctionnement que de leur(s) fonction(s), et ici l'importance sera surtout liée à la question des transports, au sens large du terme, qui pose directement les hydrocarbures comme un instrument de la mise en valeur de l'espace, sinon L'instrument. Enfin la troisième logique dite de « mise en valeur négative » concernera l'aspect destructeur de l'intervention des hydrocarbures au sein d'un espace, avec primordialement le problème environnemental et celui, plus localisé, des troubles géopolitiques qui affectent les territoires.
[...] En plus de ce dernier, il y a deux autres combustibles : le fuel- oil léger (petite industrie) et les fuel-oils lourds (grosses chaudières d'immeuble, celles de navires, des centrales électriques, des locomotives, des fours industriels, etc.). Les huiles et les graisses sont utiles dans la lubrification (par exemple en automobile). Les vaselines, cires et paraffines servent à la fabrication d'isolants pour les câbles électriques et de produits d'entretien, mais elles servent également comme base pour divers produits pharmaceutiques et cosmétiques, et sont aussi utilisées pour enduire papiers et cartons d'emballage de produits alimentaires. Les bitumes donnent d'excellents revêtements routiers et d'autres fabrications comme des produits d'isolation phonique ou thermique par exemple. [...]
[...] La densification des trafics internationaux joue aussi en faveur de la route, notamment aux États-Unis et au Canada où la croissance culmine à quelque 10% annuel. Il n'y a que la voie maritime qui se développe à un taux égal ou supérieur dans les pays de l'OCDE si l'on envisage la globalité des échanges, mais de son côté la route aspire à devenir le vecteur privilégié des flux continentaux intercommunautaires et surtout intereuropéens. Cette explosion routière est surtout à mettre sur le compte du dynamisme du transport professionnel, qui à titre d'exemple en France assure les 3/5 des tonnes kilométriques effectuées sur route et s'approprie la presque totalité du trafic international routier des marchandises. [...]
[...] L'autre aspect de cette dimension géopolitique est dans la nature même des régimes des États producteurs, source de troubles nationaux ou intercontinentaux, dans le cas de l'exploitation pétrolière du Tchad on constate que le premier versement en décembre 2000 a été consacré au quart à l'achat d'armement par le président Idriss Deby, JF Bayard a déclaré à ce sujet : le président va capter à son strict profit la rente pétrolière et la population du Sud n'en connaîtra que la répression et les armes Pour cette même exploitation tchadienne, la dimension écologique est d'importance comparable, des écologistes américains se sont prononcés sur le sujet : c'est une chance d'investir dans des gouvernements corrompus et d'obtenir la destruction rapide de la forêt tropicale sans coût supplémentaire On peut noter ainsi que les facteurs de troubles de nature politique se recoupent avec ceux de nature écologique dans l'analyse de la contre-mise en valeur des espaces par les hydrocarbures : ce sont en effet quasiment les mêmes acteurs qui oeuvrent dans l'altération des écosystèmes, et cela, en raison d'un aspect global du marché des hydrocarbures. Une prise de conscience accrue des dangers que font courir à l'environnement la production et la consommation d'énergie date de la fin des années 60. [...]
[...] Les raisons de ce dysfonctionnement sont nombreuses : en premier lieu, elles tiennent encore à la nature stratégique des hydrocarbures, en tant que produit fondement de l'économie des pays développés et surtout en tant que ressources non renouvelables. De ce fait, l'élargissement à un contexte international et fatalement à une scène d'acteurs plus nombreux multiplie les risques et les tensions : deux aspects dans ce problème, en premier lieu la présence étrangère sur le sol de l'espace producteur sous la forme de forces armées (voir annexe qui est fréquemment vécue comme une agression et comme une tentative impérialiste d'asservir voire de coloniser les terres convoitées, c'est particulièrement le cas en ce concerne la présence américaine au Moyen- Orient et l'on peut voir dans l'attentat du 11 septembre l'exacerbation ultime de ce sentiment. [...]
[...] Jusqu'ici associés aux ports de commerce les ports pétroliers s'en démarquent de plus en plus afin de garantir plus de sécurité et de disposer de plus de place. Les Japonais et les Italiens exploitent particulièrement toutes leurs rades se prêtant aux conditions nécessaires, mais il arrive aussi que l'on aménage une vaste rade à partir d'une digue, artificiellement comme cela est le cas pour Le Havre-Antifer. On constate dès lors que dans cette situation de facteur économique, les ports pétroliers se livrent une concurrence sans merci pour prendre la tête de la région, voire du contient, voire encore du monde, la différence se faisant par la capacité des ports à combiner des avantages techniques et un dynamisme industriel. [...]
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