Le géographe cherche à expliquer ce qu'il voit. La description est un outil utile pour souligner le contexte dans lequel se posent les problèmes. Elle appelle une autre étape : celle où les processus, qui sont à l'origine des formes et des distributions observées, sont mis en évidence.
La géographie implique l'analyse des enchaînements responsables de l'organisation du monde. La difficulté vient de ce que l'observation ne hiérarchise pas les phénomènes : elle met sur le même plan les facteurs déterminants et ceux qui sont déterminés. La géographie devient scientifique dès l'instant où elle fait des conditions d'environnement une des causes possibles de la diversité des hommes, de leurs modes de vie, de leurs institutions et de leurs cultures.
[...] Selon Herder, il existe un rapport subtil entre la langue, l'imaginaire social ou les formes littéraires d'une part, et l'espace dans lequel le peuple vit d'autre part L'étendue des environnements herdériens L'environnement herdérien accorde autant de signification aux éléments créés par les hommes qu'aux conditions naturelles. Il s'attache aux relations nouées entre des groupes et les pays dans lesquels ils vivent. Les rapports de l'individu à son environnement proche ne l'intéressent pas. Le milieu analysé par Herder est généralement étendu, à la dimension du territoire qu'occupe le groupe analysé. Il n'est pas homogène et combine des éléments variés. [...]
[...] Deux types de mécanismes expliquent la sélection : ceux de la reproduction (responsables de la pression qu'exercent les êtres vivants sur les ressources disponibles) et ceux de l'alimentation qui voient les éléments extraits de l'environnement transformés en matière végétale, donc en énergie consommable. L'évolutionnisme darwinien suppose que l'environnement joue un rôle actif dans la sélection des êtres. Il appelle donc l'essor de deux nouvelles disciplines : - L'écologie, baptisée en 1866, a la charge d'explorer les relations au sein d'un milieu entre les êtres vivants et ce qui les environne. - La géographie existe déjà, mais doit développer l'étude des liens entre les hommes et leur environnement. [...]
[...] L'impact de l'environnementalisme herdérien sur la géographie a été beaucoup plus important, surtout en Allemagne, que celui des modèles sensualistes. Johann-Gottfried Herder (1744-1803) est issu d'une famille allemande de Courlande (pays baltes). Il fréquente l'université de Königsberg où il est l'élève de Kant. La Prusse est une ville où la pratique du français est assez courante, avec Frédéric II qui est attirée par la civilisation et la philosophie françaises. Les classes moyennes sont plus réticentes à la prépondérance d'une culture étrangère et une réaction littéraire s'esquisse. [...]
[...] L'influence essentielle est celle de la hauteur du soleil conditionnant les propriétés thermiques d'un lieu. La tradition hippocratique admet que d'autres éléments conditionnent les humeurs des êtres vivants : l'humidité, la présence ou non d'eaux stagnantes, la fréquence des brouillards, la violence et la direction des vents Le modèle hippocratique à la Renaissance Les géographes sont alors davantage préoccupés par les découvertes et les progrès de la cartographie que par la réflexion sur le milieu. Mais les voyageurs rencontrent de nouveaux peuples et la voie de la géographie croise à nouveau celle de l'ethnographie. [...]
[...] Conclusion Les relations qui se nouent entre les hommes et leur environnement ont depuis toujours retenu l'attention des chercheurs. L'idée d'environnement a été longue à se préciser et ses 1ères formulations sont d'abord maladroites : théorie hippocratique, sensualisme et interprétations herdériennes. L'idée même de genre de vie n'a pas résisté à la modernisation des sociétés et au progrès de l'écologie scientifique. C'est à l'influence du milieu que les géographes ont eu le plus fréquemment recours depuis l'Antiquité pour expliquer la dimension humaine des réalités géographiques. [...]
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