Commentaire de l'article d'Olivier THOMAS, 'Eléments d'Analyse du Gouvernement des Villes Françaises : entre Gouvernance Opérationnelle et Gestion Stratégique Oligarchique' publié en 1998. Nous allons tenter de vous montrer à travers cet exposé que la gouvernance urbaine symbolise un dépassement des modes traditionnels de gouvernement, puis que le concept de gouvernance urbaine fait preuve d'une adaptation incomplète concernant la gestion des villes en France
[...] Pour lui, la gestion des villes se fait toujours selon le modèle traditionnel avec la domination de 3 types d'acteurs. L'Etat tout d'abord, il dispose des moyens financiers et exerce de ce fait un contrôle sur les acteurs locaux mais surtout c'est l'Etat qui fixe les grands objectifs du contrat de ville (par exemple la réhabilitation des logements dans les quartiers difficiles). Ce contrat est ensuite négocié au plan local mais avec la prééminence du préfet et surtout du maire qui est la clef de voûte de la stratégie urbaine et son principal instigateur. [...]
[...] Enfin, la quatrième raison serait la persistance de systèmes de dépendances des villes françaises vis à vis de l'Etat, notamment au niveau du financement. Toutefois, Olivier THOMAS nuance son propos en distinguant deux dimensions dans la gestion urbaine : la dimension productive opérationnelle et la dimension stratégique. Ainsi il démontre que selon lui, il est possible de parler aujourd'hui de gouvernance urbaine dans le cadre d'une gestion des villes purement productive et opérationnelle ; mais qu'il est strictement impossible d'envisager le concept de gouvernance dans une perspective stratégique et globale de la gestion des villes françaises aujourd'hui. [...]
[...] La participation des acteurs privés. Olivier THOMAS met en avant la faible participation des intérêts privés dans la définition et la négociation des politiques urbaines. Selon lui, les lobbies ne disposent pas des marges de manoeuvre et d'intervention telles que celles dont bénéficient leurs homologues dans le monde anglo-saxon Cette faiblesse des acteurs privés freine l'émergence d'une gouvernance urbaine en France mais cela tient au fait que le modèle français repose sur l'idée d'intérêt général et refuse de donner aux lobbies une place importante. [...]
[...] - sociale : multiplication de catégories de population dont les intérêts et exigences sont de plus en plus variés et contradictoires) - des groupes sociaux : multiplication des organismes, des réseaux, des agences qui aboutit à une superposition d'acteurs aux intérêts souvent contradictoires et à un émiettement du pouvoir sur un plan horizontal et sur un plan vertical( avec l'intervention sur le même territoire des autorités politiques de différents niveaux administratifs). L'organisation urbaine doit donc faire des efforts de négociation pour aboutir à un compromis. Elle doit aussi faire preuve de forte capacité d'adaptation pour faire face à un contexte mouvant. Ainsi il devient de plus en plus difficile pour les pouvoirs publics de prendre des décisions dans un univers non stabilisé où il est impossible d'anticiper les évolutions futures vu l'incertitude qui caractérise l'avenir. [...]
[...] Dans la pratique, Yann MAURY montre que, lors de la négociation des politiques urbaines, on privilégie les réseaux techniciens au détriment des réseaux citoyens et que les réunions de négociations sont plus des réunions alibi formelles où les associations de quartiers ont un pouvoir quasi nul dans la conduite du processus de décision. Qui plus est, les acteurs publics sélectionnent souvent leurs interlocuteurs en privilégiant les acteurs allant dans leur sens. Enfin l'intercommunalité joue un rôle croissant au niveau de la gestion urbaine mais elle reste encore désignée au suffrage indirecte ce qui renforce le caractère oligarchique de la gestion des villes. La deuxième raison de la faible participation tient aux asymétries informationnelles. [...]
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