La gestion et l’aménagement du patrimoine naturel et culturel à travers l’exemple de quelques sites haut normands

Résumé du document

L'étude du patrimoine naturel a concerné la moitié de nos sorties de terrain. Elle nous a permis d'aborder les différents types de paysages et de végétations présentes en Haute Normandie, de comprendre quelle est leur valeur patrimoniale et de voir comment on peut envisager une mise en valeur.
Ces études nous ont permis de réfléchir sur la notion de patrimoine naturel et de nous interroger sur les différents aspects de cette notion.
Pourquoi la nature est-elle un patrimoine au même titre que le patrimoine monumental ?
Ce patrimoine est-il naturel ou anthropologique ? Quels sont les dangers de l'homme face à la nature ? Quelle gestion doit-on faire des espaces naturels exceptionnels pour les conserver ? Quel est l'intérêt de conserver ces espaces naturels ? Quelle est la valeur d'un paysage : esthétique, économique et touristique, ou fonctionnel ?

Extraits

[...] Nous avons pu aborder différents thèmes comme celui du patrimoine industriel, le patrimoine archéologique, la gestion des sites historiques dans des grandes villes Ces études de terrain nous ont permis de soulever plusieurs interrogations notamment sur les notions de restauration, d'authenticité, de mémoire collective. La restauration et la conservation du patrimoine La restauration d'un objet ou d'un lieu patrimonial répond à certaines règles qui n'ont pas toujours été les mêmes selon les époques. Il n'y a pas de notion d'authenticité dans le patrimoine, c'est l'homme qui fixe le temps et crée le patrimoine. Chaque époque apporte sa contribution à un objet ou un lieu. La mise en valeur est donc avant tout une création. [...]

[...] En effet le patrimoine doit contribuer à l'histoire des personnes qui y habitent. La population doit pouvoir se forger une identité, une mémoire collective à travers le patrimoine. On peut observer le même phénomène sur la vallée du Robec et plus particulièrement sur le chemin menant à l'école d'architecture. De nombreux vestiges du patrimoine industriel de la vallée existent (moulins, logements ouvriers,) mais aucun n'est mis en valeur. Ce laissé à l'abandon est du à un manque d'initiatives et de volonté de la part de la commune. [...]

[...] En effet, le patrimoine est un artéfact qui se fabrique. Le patrimoine n'existe pas en soit. C'est l'Homme qui désigne les objets, les lieux dignes d'être transmis et donc de figurer dans le patrimoine. Dans son texte produire les hauts lieux du patrimoine J. Davalon montre que les hauts lieux de mémoire sont le résultat de l'action des hommes. Selon lui, les hauts lieux du patrimoine sont des objets culturels entièrement produits par l'homme, leur valorisation tend à les dé symboliser et à en faire des objets sociaux. [...]

[...] Le paysage naturel résulte d'une acculturation. Ainsi, la nature devient de la culture par l'intervention de l'Homme. C'est à ce moment que la notion de patrimoine dit naturel prend du sens. Le terme de patrimoine naturel est donc ambigu. Ce patrimoine n'a de naturel que le faite qu'il touche la nature et l'environnement. Mais, il n'est en rien naturel dans le sens où l'Homme a en partie façonné cette nature. L'homme a également largement contribué à faire de la nature un patrimoine. [...]

[...] Le problème de la ville d'Elbeuf est d'avoir subit l'exode de ces anciens ouvriers au profit de l'installation d'une population d'immigrés pour lesquels le passé industriel d'Elbeuf ne signifie rien. Pourtant la mise en valeur d'un site passe avant tout par l'appropriation de la valeur du site par sa population. Les initiatives de mise en valeur à Elbeuf sont donc difficiles, en témoigne le musée industriel, qui regroupe quelques machines hors de fonctionnement, dans un endroit sans chauffage et qui relève plus de l'entrepôt que du musée. [...]