Dissertation relative aux départements français d'outre-mer de la Guadeloupe et de la Martinique. Sur quoi repose l'unité des territoires antillais ? Quels sont les caractères originaux de la société et de l'économie créoles, toutes deux héritières de la colonisation ? Dans quelle mesure chaque espace insulaire, au-delà de leur apparente unité, est-il l'expression d'une certaine diversité du monde antillais ?
[...] Les bénéficiaires du Revenu Minimum d'Insertion y sont dix fois plus nombreux. Toutefois, le nombre des érémistes n'exprime que de manière biaisée la réalité sociale des départements antillais. La part importante du travail non déclaré invite à la prudence face aux analyses hâtives et sans nuance sur la précarité en Martinique et en Guadeloupe L'héritage colonial L'héritage colonial pèse lourdement sur la société antillaise contemporaine. Bien que colonisées par la France depuis le début du XVIIe siècle, les Antilles sont sans doute plus francisées que totalement françaises. [...]
[...] Comment le caractère insulaire et l'appartenance au monde tropical se combinent pour produire cette géographie de la différence ? Loin des images idéalisées, la nature tropicale n'est-elle pas aussi source de risques pour la population antillaise ? Au-delà des données de la nature, l'unité des Antilles se fonde aussi sur un passé commun, celui de la colonisation, de la traite négrière, et plus généralement de la dépendance politique et économique vis-à-vis de la métropole. L'héritage colonial a laissé des traces indélébiles dans les mémoires. [...]
[...] Les principaux jalons ont été la création des conseils généraux élus au suffrage universel en 1854, l'application de la même législation municipale qu'en métropole en 1884, la soumission des Antilles aux mêmes règles douanières qu'en métropole en 1892 et l'obligation du service militaire en 1913 pour les jeunes Antillais. La départementalisation de 1946, qui s'est traduite par la création des Départements d'Outre-Mer, est la dernière pierre angulaire de la politique d'assimilation. Cette politique a été largement relayée sur place par la bourgeoisie mulâtre, cultivée et imprégnée de valeurs républicaines. Une certaine continuité territoriale (surtout juridique et administrative) s'est donc peu à peu créée entre la métropole et les Antilles. Les lois de la République s'y appliquent de la même façon qu'en France métropolitaine. [...]
[...] La relative proximité avec la ville de BasseTerre lui a permis de développer un tourisme de visites plus que de séjours. Les îles les plus éloignées de la Guadeloupe, Saint-Barthélemy et Saint-Martin (dans sa partie française), situées à plus de 200 km de Pointe-à-Pitre, ont paradoxalement mieux tiré leur épingle du jeu. Au cours des deux dernières décennies, elles ont connu une croissance démographique exponentielle : la population de Saint-Barthélemy a plus que doublé, celle de Saint-Martin a plus que triplé. [...]
[...] La Martinique et Fort-de-France Les Antilles françaises ne constituent pas des territoires homogènes. Il existe au contraire une diversité importante entre ces espaces. Celle-ci repose sur plusieurs facteurs : la configuration des îles, le dynamisme démographique, la diversification ou la monoactivité économique, ainsi que le rôle, très inégal, de chaque territoire dans l'organisation régionale. La Martinique apparaît comme un territoire plus cohérent que sa voisine guadeloupéenne. Composée d'une seule île, elle est commandée par une capitale macrocéphale, Fort-de-France. Grâce à son poids à la fois politique et économique, Fort-de-France est le pôle décisionnel incontesté de la Martinique. [...]
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