La France est dès 1850 un État-nation et connaît au XIXe siècle une forte industrialisation qui en fait un pays industrialisé et développé aujourd'hui. Elle connaît simultanément une démocratisation et s'affirme, en Europe et dans le monde avec la constitution d'un empire colonial, comme le pays des droits de l'homme. Pourtant si la France se montre dynamique sur ces deux plans au XIXe siècle par rapport à ces voisins notamment, elle l'est moins du point de vue de la démographie avec une population qui stagne. À l'inverse, elle affiche aujourd'hui une meilleure santé démographique que bien des pays européens, mais aussi des difficultés économiques avec le phénomène de désindustrialisation.
[...] Ce besoin de main-d'œuvre explique le recours à des immigrés venus de plus loin que les pays frontaliers et en nombres croissants. Mais les frictions avec la population française restent importantes, notamment dans les périodes de replis économiques, ce qui peut causer des coups d'arrêt à l'immigration. A. Une immigration de temps de guerre et pour la reconstruction Les deux guerres mondiales sont des moments importants pour l'immigration puisqu'ils sont à la fois des moments de mobilisation nationale et impériale et puisqu'après la guerre il faut des bras pour reconstruire et remplacer les disparus. [...]
[...] De ce point de vue, le début du XXIe siècle apparaît comme une croisée des chemins. La crise économique de 2008 a conduit une partie de la population au repli identitaire et à la haine de l'autre et des partis dits populistes essaiment en Europe au point de prendre le pouvoir comme le Fidesz de Victor Orban en Hongrie. Pourtant d'autres voix s'élèvent pour soutenir que l'immigration n'est pas un problème, mais bien une chance pour une Europe vieillissante dont les actifs seront bientôt trop peu nombreux pour financer les systèmes de retraite et de santé. [...]
[...] Il ne s'agit donc pas seulement de restreindre l'immigration, mais plutôt de mieux la contrôler. L'objectif de cette loi sur le regroupement familial est de faciliter l'enracinement des immigrés qui sont le mieux insérés professionnellement et d'éviter qu'ils ne repartent dans leur pays d'origine après avoir accumulé suffisamment d'économies. C'est en somme l'idée de permettre aux immigrés qui ont réussi de continuer à vivre en France et d'intégrer la population française avec leur famille. On note donc un souci d'intégration dans cette politique migratoire nouvelle, réduire le nombre d'immigrés présents sur le marché du travail, mais aussi faire en sorte que ceux qui restent s'intègrent effectivement dans la société et deviennent français. [...]
[...] Ces travailleurs sont employés pendant la guerre, mais aussi dans les années qui la suivent, car les destructions entraînées par le conflit sont considérables et on manque toujours de bras pour reconstruire, la guerre ayant fait plus d'un million de morts et de très nombreux invalides. La Première Guerre mondiale a donc imposé un appel à plus d'un million de soldats et de travailleurs étrangers ou coloniaux. Le scénario se reproduit pour la Seconde Guerre mondiale, à ceci près que la mobilisation de l'empire colonial trouve un coup d'arrêt avec l'armistice de 1940. [...]
[...] Le Nord de la France accueille alors des migrants originaires de Belgique, en des ouvriers de Roubaix sont belges. On trouve dans le Sud-Ouest des travailleurs espagnols et dans le Sud-Est des travailleurs italiens. Pour autant, les migrations entreprises ne sont pas toujours dans l'optique de s'installer définitivement en France, au contraire, si les régions concernées par l'immigration sont surtout les régions frontalières, c'est parce qu'une grande partie des migrants ne pensent rester qu'un temps limité, de quelques mois ou de quelques années, pour faire une saison dans l'agriculture par exemple, et ensuite rentrer dans leur pays. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture