Après des siècles "d'assemblage politique", la France a décidé d'aménager son territoire, dans une logique duale (Paris/province). Dès 1947, le géographe Jean-François Gravier en instruisait le procès. En 1950, le ministre Claudius Petit proclame que "l'aménagement du territoire, c'est la recherche dans le cadre géographique de la France d'une meilleure répartition des hommes en fonction des ressources naturelles et de l'activité économique". En 1963, la Délégation à l'aménagement du territoire et à l'action régionale (DATAR) est créée, à l'initiative du ministre Oliver Guichard, avec une formule lapidaire : "On va rééquilibrer la France" (...)
[...] Les contradictions d'échelles et les perspectives à moyen terme. Globalement les régions approuvent la relation avec l'État, mais en critiquent les modalités (négociations déséquilibrées, manque d'envergure des projets, diminution des budgets). Ainsi la Direction interministérielle à l'aménagement et à la compétitivité des territoires conserve ses prérogatives dans l'attribution des fonds sociaux européens et de développement économique régional. Échelles nationale et régionale s'avèrent difficiles à articuler. Toujours la DIACT qui prépare les projets d'action stratégique de l'État, même s'il y a concertation avec les conseils régionaux. [...]
[...] Aperçus de l'intercommunalité et esquisse d'un bilan. - Les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) sont devenus l'armature de l'administration locale. Les communautés de communes (de 3500 à 50000 habitants) ont fait leur preuve en milieu rural et pour les petites villes, avec deux compétences obligatoires (aménagement du territoire, développement économique) et d'autres optionnelles (logement social, environnement, voirie, sports, culture). - Les communautés d'agglomération représentent un autre type de collectivité locale (plus de habitants) autour d'une ville de plus de habitants. [...]
[...] Les pouvoirs des maires. Personnage central de la vie administrative locale. Le maire ne relève pas d'un mandat propre: il est élu par le conseil municipal dont il exécute les décisions. Officier d'état civil, il rédige des actes légaux (naissances, mariages, décès) au nom de la république, administre les propriétés de la commune, propose le budget à son conseil et prend des arrêtés municipaux. Prérogatives renforcées en matière de sécurité (coordination de la prévention de la délinquance). Face aux risques naturels, sa responsabilité a été accrue, y compris en matière pénale. [...]
[...] CONCLUSION Les citoyens sont attentifs à leur appartenance territoriale (commune, département, région, État). Cette territorialité française est toujours liée à une histoire nationale, à l'idéal républicain et à la citoyenneté. La décentralisation et la régionalisation ont pourtant largement modifié la donne sans aller pourtant jusqu'à ce que souhaitait Fernand Braudel : Si j'étais chef d'un grand État, j'agirais peu. Je regarderais ce qui évolue spontanément. Je choisirais les tendances qui me sembleraient convenables et je les encouragerais Mais une telle vision est-elle vraiment compatible avec la tradition française d'aménagement volontariste ? [...]
[...] Les capitales régionales. Avec la régionalisation, les capitales régionales ont enregistré des évolutions notables. Paris se distingue toujours. Aucune autre ville n'a pu s'affirmer face à l'hégémonie parisienne alors que la croissance démographique a été plus forte en province. Toutes ont renforcé leur position dans leur région respective, même si certaines polarisent mal leur territoire (Orléans, Châlons-en-Champagne, Dijon ou Poitiers), Lille et Marseille sont considérées comme de grandes capitales régionales, ce qui ne les fait pas accéder pour autant au statut de très grande ville européenne. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture