Cette étude vise à mettre en évidence la fragmentation des milieux de montagnes par l'anthropisation intense des vallées, transformant les massifs en isolats sur le plan écologique.
Les infrastructures linéaires de transports, la mise en valeur des fertiles sédiments des lits majeurs des rivières, ainsi que l'urbanisation de ces couloirs historiques de colonisation, sont très anciens et représentent autant de barrières infranchissables pour la plupart des flux écologiques, qu'ils soient génétiques, ou purement individuels (déplacement d'individus d'un massif à l'autre) en ce qui concerne la faune.
Par l'exemple de la cluse de Voreppe, ce travail cherche à montrer à quel point le problème est préoccupant, et expose les solutions en cours d'élaboration par les acteurs locaux (collectivités territoriales et bureaux d'études).
[...] La biodiversité y est encore aujourd'hui élevée, mais très menacée dans un habitat de plus en plus restreint : les individus se trouvent actuellement dans l'impossibilité totale (ou presque) de traverser la cluse de Voreppe. Enfin, le dernier district naturel "principal" concerné par la cluse de Voreppe est la basse vallée de l'Isère, du moins dans sa partie Nord- Est. Dans sa globalité cet espace est une vaste plaine alluviale située entre le Vercors et le plateau mollassique de Chambaran au Nord-Ouest. [...]
[...] Moins de 50% de l'espace Grenoble - Voreppe représentent un réseau écologique fonctionnel (ECONAT, étude Redi 2001). Le milieu naturel y est donc en mauvais état. Le continuum forestier ne subsiste que sous forme de ripisylves plus ou moins dégradées longeant l'Isère et quelques canaux. Très artificialisés et parfois très pollués, ces cours d'eau n'accueillent qu'une biodiversité limitée. Quant aux zones thermophiles, principalement des chênaies à Chêne pubescent, elles se situent principalement sur les bas versants exposés des massifs de la Chartreuse et du Vercors. [...]
[...] ) et de leur vol au-dessus des installations pour les seconds. Leur cas ne sera donc pas étudié ici. Les enjeux relatifs à la grande faune forestière ont donc une ampleur internationale, au niveau de l'arc alpin et du Jura. Cependant à une échelle plus locale, on constate que le morcellement de l'espace agricole du fond de la cluse conduit à une forte régression des circulations de la petite faune inféodée aux cultures extensives, de la faune des zones humides de la plaine inondable, et des espèces thermophiles. [...]
[...] Puis via le cours de l'Egala les animaux traverseront la voie ferrée à l'aide d'un "aménagement paysager" transversal, puis l'A49 sera atteinte en passant par des zones relais de forêts humides classées ZNIEFF, puis traversée grâce à un ouvrage supérieur préexistant. Le cours de l'Isère est un obstacle naturel dont le franchissement est encore à l'étude, tout comme la RN532 représentant la dernière barrière avant de rejoindre le versant du Vercors. Il faut toutefois signaler que l'A48, le RN85 et la voie de chemin de fer sont déjà équipées d'ouvrages hydrauliques inférieurs pour le passage de l'Egala notamment, qui devraient permettre plus aisément le franchissement des linéaires par la faune des zones humides. [...]
[...] Je tiens d'ailleurs à signaler qu'un paragraphe entier est consacré à son implication dans la cluse de Voreppe (sûrement une excellente "publicité") dans le rapport annuel de 2003 section "développement durable". De même, ayant entendu plusieurs fois parler de "Centr'Alp" mais ne sachant toujours pas du tout de quoi il s'agissait, j'ai accédé au site de la zone d'activités (www.association-centralp.com) qui, avec une description éblouie du nombre d'entreprises et d'hectares recouverts, m'a fait prendre conscience de la gravité du problème. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture