L'eau apparaît comme un enjeu majeur du XXIème siècle. En effet, si cette ressource fondamentale semble abondante, elle est non seulement en train de se raréfier mais aussi très inégalement répartie ce qui, à l'évidence explique que l'on parle de plus en plus souvent de crise de l'eau. Dès lors, la recherche de solutions pour la gestion de ce bien s'impose à tous, à toutes les sociétés qu'il s'agit de responsabiliser. Dans son ouvrage L'eau, enjeu mondial, Frédéric Lasserre, docteur en géographie spécialiste des questions de géopolitique de l'eau, cherche à mettre en évidence et à comprendre les différentes solutions notamment pour rationaliser la demande en eau. Dans ce chapitre, il analyse la solution de la tarification de l'eau cherchant à voir dans quelle mesure faire de cette ressource une marchandise entraînerait une prise en considération de sa valeur réelle. Il ne s'arrête pas là et réfléchit aux incidences sociales et politiques de ce genre de méthode.
[...] Néanmoins, toutes ces dérives possibles ne doivent pas nous amener à considérer que le problème est sans issue. Si l'on était amené à opter pour ce genre de solution, il s'agirait juste d'établir un contrat très précis et de savoir clairement qui contrôle la tarification au final. Ainsi, la solution de la tarification de l'eau ne doit pas être rejetée en bloc. Sa difficulté tient à la dualité des fonctions de l'eau qui est en effet à la fois un bien économique outil de production et un bien social non substituable. [...]
[...] Tout, toujours, selon cette clause devant être mis en place pour faciliter les échanges dans la zone définie. Accorder à l'eau le statut de marchandise implique alors un risque important de perte de contrôle. De plus, intégrer ainsi l'eau dans un marché risque de faire percevoir sa rareté uniquement sous l'angle de l'accroissement des quantités disponibles et pas sous celui du rationnement de la consommation ce qui était l'objectif de base. Le problème se révèle donc juridique, on joue sur l'interprétation des termes du traité et cet aspect a largement contribué à l'hésitation du Canada à facturer l'eau. [...]
[...] Fiche de synthèse : l'eau, enjeu mondial Chapitre 6 : l'eau doit-elle devenir une marchandise ? L'eau apparaît comme un enjeu majeur du XXIème siècle. En effet, si cette ressource fondamentale semble abondante, elle est non seulement en train de se raréfier mais aussi très inégalement répartie ce qui, à l'évidence explique que l'on parle de plus en plus souvent de crise de l'eau. Dès lors, la recherche de solutions pour la gestion de ce bien s'impose à tous, à toutes les sociétés qu'il s'agit de responsabiliser. [...]
[...] Il apparaît donc qu'il faut arrêter de considérer la tarification et le secteur privé comme profondément injustes, contrairement aux idées reçues, en permettant la redistribution et donc une allocation plus équitable de l'eau entre tous les individus, la tarification de l'eau ouvre la voie d'une véritable justice sociale. Par ailleurs, on peut relever deux effets indirects et très positifs de cette tarification. D'une part, les meilleurs rendements hydrauliques dus aux aménagements que seront amenés à faire les agriculteurs auront des conséquences positives sur leur production agricole et ainsi sur l'exode rural qui s'en trouvera diminué. D'autre part, en augmentant l'efficacité des programmes de recyclage de l'eau, en utilisant des processus plus modernes, il y a de bonnes raisons de croire que la pollution industrielle s'en trouvera diminuée. [...]
[...] Ce genre de solution serait à l'évidence, profondément plus injuste que de fixer dès maintenant un prix à l'eau : quels seraient les pays prêts à se lancer dans de tels investissements ? Si on en arrive au point où il devient indispensable de se rationner, il y a fort à parier que l'eau devienne l'objet d'une véritable guerre où les perdants se retrouveront dans la misère et la détresse la plus totale. Là, il semblera tout fait hors sujet de parler de justice sociale. [...]
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