Voici une dissertation que j'ai réalisée dans le cadre du cours d'HGGSP en terminale et pour laquelle j'ai obtenu la note de 18/20. Le sujet porte sur les enjeux mémoriels de la guerre d'Algérie en France et en Algérie. Mon plan se déroule en 3 parties et reprend les éléments du cours en y ajoutant des références supplémentaires.
[...] Enfin, selon une pensée ethnocentrée, les occidentaux considéraient qu'ils devaient apporter le progrès à ces populations « inférieures ». C'est pourquoi, en 1830, une expédition commandée par Charles X conduit à la colonisation de l'Algérie. La France se heurte alors à une résistance, menée par Abd el-Kader. De 1836 à 1848, Bugeaud, alors gouverneur de l'Algérie mène une politique militaire violente en employant des tactiques comme celle de la Terre brûlée. La conquête se termine en 1870, avec un bilan total de morts. [...]
[...] La guerre d'Algérie est également un affrontement algéro-algérien avec des rivalités entre le FLN et le Mouvement national algérien (MNA) et l'opposition entre le FLN et les harkis, considérés comme « traîtres ». En 1962, la signature des accords d'Evian entre le FLN et la France acte l'indépendance de l'Algérie. Elle se solde par un lourd bilan humain. Le bilan de la guerre est un enjeu mémoriel et politique car le décompte des victimes algériennes est complexe, le FLN étant une organisation clandestine. Les historiens s'efforcent de produire des chiffres vraisemblables mais les débats perdurent. [...]
[...] Par exemple, en 2001, Raphaëlle Branche montre que la torture était autorisée par les dirigeants pour garder l'Algérie française alors que le FLN progressait. Ainsi, les travaux contribuent à ce que la mémoire des pratiques de violence se réveille. La culture joue également un rôle important, comme en 1972, lors de la sortie du film de René Vautier, « Avoir 20 ans dans les Aurès » qui dénonce les méthodes de l'armée française. Le réveil des mémoires a conduit à une reconnaissance mémorielle de l'Etat. [...]
[...] Dès 1983, l'enseignement de la guerre entre dans les programmes scolaires. En 1999, Jacques Chirac reconnait officiellement la « guerre » d'Algérie. Il érige également un mémorial aux soldats français et aux harkis morts en Afrique du Nord. Puis, en 2010, on assiste à une reconnaissance des violences de la guerre comme lorsque François Hollande reconnaît la responsabilité de l'Etat dans la répression de la manifestation du 17 octobre 1961. Enfin, en 2018, Emmanuel Macron a reconnu la responsabilité de l'État dans la mort du militant pro-indépendance et communiste Maurice Audin. [...]
[...] Pour conclure, l'exemple de la guerre d'Algérie met en exergue la manière dont histoire et mémoires s'articulent. En France, la volonté d'occultation du conflit par l'État n'a pu empêcher la résurgence des mémoires enfouies à partir des années 1970. Face à ces mémoires parfois contradictoires, les historiens cherchent à établir des faits objectifs et dépassionnés. Ces évolutions parallèles poussent les pouvoirs publics à entamer une politique de reconnaissance des multiples mémoires du conflit, même si ces mémoires demeurent corsetées en Algérie, où l'État défend une histoire officielle. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture