C'est à la suite des changements sociaux, économiques, démographiques, alors que la modernisation de l'agriculture s'est accélérée, qu'émergent des fonctions nouvelles ou de nouvelles pratiques pour des fonctions préexistantes, en réponse à une pression citadine de plus en plus forte, reflétant l'interdépendance étroite entre le rural et l'urbain. On aboutit donc à une plurifonctionnalité différentielle de l'espace rural, espace agricole avec de nouvelles pratiques, mais aussi espace industriel renouvelé et espace récréatif au service de la demande citadine.
Mais rapport de pouvoir entre les campagnes et les villes, au profit de ces dernières, ou bien complémentarités actives entre les deux ? Les nouvelles fonctions des espaces ruraux peuvent être perçues comme l'effet d'une dépendance vis-à-vis des zones urbaines, mais aussi confirmer que les singularités des campagnes peuvent servir à la fois les intérêts des citadins comme des dynamiques internes bénéfiques. Ne sont-elles pas le faire-valoir d'un pays où la population et la richesse économique se concentrent dans les villes ?
[...] - Pratiques encore différentes avec les activités agricoles et les activités de mise en valeur ou de protection de l'environnement. - L'évidence de l'opposition paysagère : discontinuités majeures entre les fortes densités urbaines et les faible densités de la campagne ; des discontinuités soulignées par un différentiel marqué entre les fortes densités du bâti (qui caractérise les villes), et la forte proportion d'espace non bâtis, forestiers, agricoles ou sans fonction particulière. Ville et campagne : coexistence, complémentarité ou concurrence - Coexistence à toutes les échelles : - nationales : France urbaine/France du vide, - Régionales avec des aires urbaines/zones rurales vides : Lyon/Massif Central, Toulouse/Pyrénées, Nice/Préalpes du Sud, Montpellier/Camargue - locales : campagne dans les villes : forêts urbaines (Fontainebleau, Boulogne, Marseille-veyre ) et parcs. [...]
[...] Il s'agit de savoir si les aires métropolitaines, les métapoles de François Ascher laissent une place à la campagne, puisque avec l'accessibilité toujours améliorée des périphéries vivre à la campagne ne signifie plus ne pas vivre en ville. Il faut cependant préciser que ces interrogations des urbanistes sont allées dans les années 1970 80 avec une remise en doute de la pertinence et de l'avenir des centres-villes. Or depuis les années 1980 90, les discours et les projets de requalification pour les centres-villes indiquent clairement que les interrogations sur les périphéries urbaines doivent être aussi relues à la lumière de cette nouvelle dynamique urbaine. [...]
[...] la chanson de Jeanne Moreau qui rêve de vivre à la campagne quand elle est coincée dans les embouteillage). La publicité s'y engouffre, qui vend moins des maisons qu'un genre de vie. - Significatif dans la terminologie utilisée : espace protégé espace de vie préservée nature intacte paysage authentique Tout ceci témoigne d'un besoin de retour aux sources, et dans un élan caricatural, la campagne, présentée comme l'exact contraire de la ville, est sensée représenter l'avenir. Bel inversion des paradigmes - D'ailleurs, les acteurs du tourisme vert ont comme argument principal l' authenticité de la campagne, même si cette notion d'authenticité renvoie en fait à une campagne largement imaginée par les uns (les demandeurs et reconstruite par les autres (les offreurs On est donc dans l'espace perçu beaucoup plus que dans l'espace vécu La recherche de nouvelles formes de complémentarité Des attentes nouvelles, parfois contradictoires Les nouvelles demandes s'intensifient de la part de la population urbaine. [...]
[...] - Des campagnes peuplées de néo-ruraux pour qui il s'agit moins de se replier sur la vie à la campagne que d'en avoir les avantages (espace ) sans se couper de la ville. - Rupture économique : réduction du rôle productif de l'espace rural. L'agriculture se passe ou pourrait se passer d'une grande partie de l'espace actuellement agricole, et l'on est obligé de promouvoir et subventionner le maintien d'usages productifs (primes à l'extensification ou à la jachère). - Rupture démographique : si le bilan démographique redevient positif à partir de la période 1975 1982, c'est grâce à un renversement net du solde migratoire, alors que le bilan naturel, lui, devient négatif. [...]
[...] En outre, un réseau dense et régulier de bourgs et de petites villes demeure et constitue un maillage social, économique et culturel encore solide. Cette association entre d'une part une agriculture encore très présente, à base familiale, dans le cadre d'exploitations agrandies et modernisées, qui s'adapte par le choix de modèles et de systèmes de production de plus en plus différenciées, et qui est encadrée et structurée par la présence d'un dense réseau de coopératives ou d'industries agro-alimentaires, et d'autre part des activités non agricoles, certes différentes selon les lieux (résidence, tourisme, industrie) participe au maintien des densités, et contribue à l'émergence de territoires ruraux où cohabitent des fonctions variées, qui en font des campagnes vivantes et dynamiques. [...]
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