Il s'agit d' "écrire la vie sur la Terre" ; donc expliquer la vie sur Terre. Cette définition étymologique semble définir trois axes d'études possibles : la phytogéographie (biogéographie végétale), la zoogéographie (biogéographie animale) et l'étude des relations qu'elles entretiennent. Il faut comprendre le terme "biogéographie" comme englobant toute une notion, un concept scientifique, dont nous essaierons de donner des pistes de réflexion concernant la définition. La biogéographie n'est donc pas qu'une discipline universitaire d'enseignement et de recherche appliquée.
C'est pourtant une source de débats scientifiques : les réflexions épistémologiques sont alimentées par les définitions et les acceptions qu'en ont les spécialistes de différentes branches (écologues, biologistes, botanistes, ethnologues notamment). Nous verrons aussi que depuis les origines de la géographie, la biogéographie a été progressivement introduite mais qu'elle était vouée à émerger et à se développer grandement, surtout au XXème siècle.
Il s'agit ici de savoir ce qu'est la biogéographie, en quoi elle sert la géographie et quels sont ses enjeux en tant que science physique et humaine. Après avoir dégagé différentes conceptions de la biogéographie, nous montrerons comment cette discipline a émergé pour devenir une branche à part entière de la géographie.
[...] Nous verrons aussi que depuis les origines de la géographie, la biogéographie a été progressivement introduite mais qu'elle était vouée à émerger et à se développer grandement, surtout au XXème siècle. Il s'agit ici de savoir ce qu'est la biogéographie, en quoi elle sert la géographie et quels sont ses enjeux en tant que science physique et humaine. Après avoir dégagé différentes conceptions de la biogéographie, nous montrerons comment cette discipline a émergé pour devenir une branche à part entière de la géographie. Ayons, pour commencer, une vision épistémologique de la biogéographie, essayons de voir les différentes facettes que donnent à observer des sciences annexes et outils de la géographie. [...]
[...] Mais aujourd'hui encore, l'humanité est trop rarement prise en compte dans les études biogéographiques. Ce que l'ethnobotaniste préconisait alors et qui vaudrait encore de nos jours est une transdisciplinarité, une ouverture aux faits d'histoire des sociétés et civilisations dans l'étude des objets, phénomènes et systèmes naturels (Barrau, 1983). Schéma 1 : La biogéographie : une discipline au carrefour d'autres sciences physiques et humaines Il faut à présent compléter notre propos thématique par une approche plus chronologique : de la première géographie à la biogéographie comme science à part entière. [...]
[...] Concernant la biologie, Lussault souligne que c'est dans son acception la plus vaste qu'elle laisse une place à la géographie. Il faut considérer toutes les sciences naturelles composées de sciences indépendantes (écologie et botanique nous y reviendrons) et de sciences appliquées (médecine, pharmacologie C'est d'ailleurs le postulat de toute la géographie vidalienne dont nous reparlerons plus bas. L'homme en tant qu'être vivant est à la merci de son environnement ; cependant en tant que créature douée de raison de volonté, il est capable de s'adapter à son milieu ou d'adapter le milieu à ses besoins (Une contrée est une médaille frappée à l'effigie d'un peuple, Vidal De La Blache, 1906). [...]
[...] Pour remonter aux sources de la géographie, il faut se servir des idées introduites par Hérodote (Vème s. av. J.C.), considéré comme le "Père de la géographie", puis Strabon (mort en 25 de notre ère). C'est pour eux, une science stratégique et militaire, et même si cela peut paraître extravagant, nous verrons plus bas que cela pourrait, en un sens, s'appliquer aujourd'hui. Au XIXème siècle, Alexandre de Humboldt (1769-1859) soutient une philosophie scientifique qui aidera beaucoup au développement des branches de diverses disciplines : pour comprendre un phénomène local, il faut s'intéresser au système global. [...]
[...] Schéma 2 :Chronologie : De l'avènement de la biogéographie aux perspectives à venir Annexes 1. RECLUS E : "L'action de l'Homme, si puissante pour dessécher les marécages et les lacs, pour niveler les obstacles entre divers pays, pour modifier la répartition première des espèces végétales et animales, est pour cela même d'une importance décisive dans les transformations que subit l'aspect extérieur de la planète. Elle peut embellir la Terre, mais elle peut aussi l'enlaidir ; suivant l'état social et les mœurs de chaque peuple, elle contribue tantôt à dégrader la nature, tantôt à la transfigurer " 2. [...]
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