Temps des malheurs, France urbaine et rurale, paysannerie, monde rural, campagne française, 14e, 15e siècle, agriculture
Dès la moitié du 14e siècle, on assiste en France et plus largement en Europe occidentale à une série de crises, que l'on a surnommé « le temps des malheurs ». En effet, ces phénomènes climatiques, sanitaires, et humains s'abattent parfois simultanément sur la France urbaine et rurale. Ainsi une peste récurrente ravage l'intégralité du pays, avec des disparités régionales, pendant plusieurs décennies. Une période de gel empêche les récoltes et entraînent famines et baisse des revenus fiscaux. Enfin guerres, raids et bandes de brigands sévissent et ravagent les campagnes. Par conséquent, la production recule, les échanges sont en baisse, les exigences fiscales des seigneurs s'intensifient à la suite de leurs propres obligations de mener la guerre.
[...] Par conséquent, les seigneurs ont du mal à en trouver pour leur tenure, et consentent à des affranchissements assez nombreux : on est dans un contexte de manumission. Le servage était contraignant dans la Champagne et en Bourgogne, avec une réelle dépendance vis-à-vis des seigneurs. Il arrive également que les tenanciers s'émancipent euxmêmes, en refusant de s'acquitter des taxes etc. Les serfs déguerpissent, ils quittent leurs terres. Le seigneur d'à côté ferme les yeux sur le serf qui a déguerpi. [...]
[...] La culture n'est plus tellement productive et la superficie en cèpe diminue aussi. Dans le domaine de l'élevage les courbes restent élevées. Les marchés urbains restent des marchés de consommateurs de viande (en ville), la viande reine est le mouton, le porc n'est pas tellement populaire. On vend en majorité de la viande de bovin. La consommation en ville reste forte. L'industrie textile L'industrie textile demande de la laine. La récession est moins forte et moins longue. L'élevage résiste mieux aux conditions, surtout le cuir. [...]
[...] Dans 75% des terroirs des terres sont abandonnées. La rente foncière est le revenu que l'on tire des terres, et il diminue selon les régions. Les ruraux rechignent à verser les loyers des terres. Dans les zones les plus touchées par les combats elle peut perdre de 40 à 80%. Le recul des progressions La production céréalière Moins de terroirs sont cultivés les dimes sur les blés s'effondrent (celles versées à l'abbé ou l'évêque). Dans des grands terroirs du nord comme le Cambraisie, vers 1320, au moment où la production est la plus forte, l'indice de production est de 150. [...]
[...] Par conséquent, certains seigneurs ne peuvent verser de dot à leurs filles, et ne peuvent payer les frais de chevalerie à leurs fils, ce qui provoque un malaise de la noblesse. Le monde paysan Les jacqueries Le tableau doit être nuancé. Il ne subit pas sans résistance les calamités qui s'abattent sur lui. Les communautés villageoises ont réussi à assurer leur défense. Leur force se traduit à différents moments. Durant la jacquerie de 1358, des révoltes et résistances contre l'oppression seigneuriale se mettent en place. Les Jacques s'attaquent à des seigneurs nobles mais cependant pas aux clercs. [...]
[...] Les plaines d'Ile de France sont la deuxième plus grande zone de production. C'est pire pour eux. Le blé est donc touché de manière spectaculaire, environ de moitié partout. Le vin et l'élevage La courbe est différente de celle des blés. La chute de la production est plus lente car la vigne, même si mal soignée, produit encore pendant un certain nombre d'années. Elle baisse puis s'accélère à la première moitié du 15eme siècle car la demande s'effondre, à la suite de la baisse de la population et du niveau de vie. [...]
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