La Champagne-Ardenne est aujourd'hui la seule des 26 régions Françaises à perdre de ses habitants. Cela n'est qu'une partie d'un atypisme qui mérite grandement notre attention. La Champagne-Ardenne est constituée de 4 départements : Ardennes, Marne, Aube et Haute-Marne sur 25 606 km2. Avec une population d'environ 1 340 000 habitants, elle fait partie des régions les moins peuplées de notre pays. Selon le géographe Paul Diméo la région est ‘' une des notions essentielle mais aussi des plus polysémique voire floue de la géographie''. Par région on peut entendre la division administrative du territoire national entre l'état centralisateur et les départements. Mais c'est aussi un espace de taille variable, qui a une relative cohérence et certaines caractéristiques communes qui peuvent être de nature différente, avec des critères différents entre l'échelle locale et nationale. De la fin du XIXe siècle jusqu'aux années 1960, la géographie de Vidal de La Blache ne s'attache qu'a l'étude de la région administrative. Par la suite d'autres définitions sont proposées, et le terme devient flou du fait de ses très nombreux sens. Ainsi on peut se demander en quoi la Champagne-Ardenne, avec toutes ces particularités, constitue-t-elle une région. 4 départements, plusieurs identités forment t-ils une unité ? Quelles sont les mutations apportées par la régionalisation ? Aujourd'hui, quelle est la nouvelle géographie résultante ?
[...] Il y a donc de ce fait un déplacement des populations et des capitaux, qui accentuent les différences entre les quatre départements. Ainsi, de manière interne chaque entité à sa propre structure : une aire urbaine qui polarise l'ensemble du département concerné. Avec environ habitants, la Marne concentre presque la moitié de la population de la Champagne-Ardenne, son aire urbaine Reims avec habitants, représente la population totale des Ardennes. Charleville-Mézières quant à elle, polarise avec son aire urbaine de habitants, les Ardennes. [...]
[...] Cependant, la devise ‘'Fédérer pour réussir'' tente par le biais de nombreux partenariats à produire une unité sur le regard international, le renvoi par l'autre d'une image positive de la région : une façon d'aller chercher l'unicité à l'extérieur de nos frontières, en recherchant avant toute chose le dénominateur commun de notre culture a exporté ailleurs. Le récent rapport Balladur nous a d'ailleurs montré que la région est toutefois une structure intégrée par sa population ; pour preuve la polémique quant à la fusion de plusieurs régions. [...]
[...] La Bretagne historique intégrait Nantes et ses environs alors que la Bretagne administrative ne l'inclut pas, du fait de possibles conflits administratifs entre Nantes et Rennes. Ainsi la Loire-Atlantique fait partie des pays de la Loire. Il en va de tout autre pour la Champagne-Ardenne. En effet, elle est, à l'instar de la région Centre, une des dernières à avoir été constituée. Elle semble plus être le fruit d'un mariage par défaut, autrement dit de raison, plutôt que d'une association claire et limpide. Des différences culturelles nombreuses. Culturellement, Ardennes, Marne, Aube et Haute-Marne s'opposent bien plus qu'ils ne s'unissent en 1955. [...]
[...] Ainsi la formation de la Champagne-Ardenne en tant qu'entité une et indivisible en 1955 ne va pas de soi. Elle est le fruit d'une addition de quatre départements qui s'opposent plus qu'ils ne s'unissent, contrairement à l'évidence de la Bretagne ou de la Corse. La régionalisation du pouvoir propose de profondes mutations. Développement de l'enseignement supérieur sur l'ensemble de la région, vote électoral plutôt ancré à droite, logo, devise et aides directes du conseil prennent le parti d'un socle social unitaire. [...]
[...] Mais les mutations apportées par la régionalisation vont-elles changer la donne ? II. Les enjeux des mutations apportées par la régionalisation L'Etat principal acteur de la régionalisation La région n'ayant pas encore de pouvoirs, c'est l'état qui est principal commanditaire des initiatives, notamment en matière d'enseignement supérieur. En 1956-1957 l'École supérieure des sciences est créée à Reims comme composante de l'Université de Paris. En 1958 l'initiative est suivie de l'établissement d'un centre universitaire associé à l'Université de Nancy (donc dépendant d'elle).L'académie de Reims est ensuite créée en 1961.Par la suite la faculté des Sciences (1961), le Collège Littéraire Universitaire (1964), le Collège Universitaire de Droit et de Sciences Economiques (1966), l'Institut Universitaire de Technologie de Reims (1966), la Faculté mixte de Médecine et de Pharmacie (1967), l'Ecole Nationale de Chirurgie Dentaire (1970) sont les éléments successifs à partir desquels l'Université de Reims s'est constituée en 1971 suite à la scission de la Faculté mixte de médecine et de pharmacie en une UER (Unités d'enseignement et de recherche) de médecine et une UER de pharmacie. [...]
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