Les campagnes françaises, qui représentent plus de 80% du territoire mais au sein desquelles moins d'un cinquième de la population réside, peuvent être définies a contrario : ce sont des espaces différents de la ville, qui ne connaissent donc pas d'importantes concentrations de population, d'activités et de fonctions. Les campagnes se caractérisent de plus par leurs paysages spécifiques et variés, souvent associés à des images traditionnelles, en particulier dans ce pays de longue tradition paysanne et agrarienne qu'est la France. On parle ainsi d'espaces ruraux en ce qui concerne les campagnes, « rural » s'opposant à « urbain », tout comme les campagnes s'opposent à la ville. Par ailleurs bien évidemment « rural » ne signifie pas « agricole ». Ces espaces regroupent donc tout ce qui n'est pas urbain : villages, forêt, champs cultivés, friches, zones industrielles, infrastructures de communication, etc. Les limites de cet espace sont par ailleurs de plus en plus floues, car les limites entre ville et campagne sont de moins en moins visibles. Ceci car ces campagnes, ces espaces ruraux, sont en mutation depuis le XIXe siècle et cette mutation s'est accélérée depuis les années 1950, notamment avec l'augmentation de la mécanisation agricole. Cette mutation est à l'origine de dynamiques totalement renouvelées. Ainsi les liens avec les villes, qui étaient déjà très forts, se sont encore accentués. De plus le monde rural est de moins en mois agricole : ses activités sont de plus en plus diversifiées.
Comment s'organisent ces nouvelles campagnes ? Quelles causes expliquent cette organisation et les évolutions, et quel en est le facteur déterminant ?
[...] Cela implique un transfert d'urbanité vers les campagnes, et l'on parle alors d'espaces rurbanisés. Par dilution l'urbain grignote la campagne, dans les vallées, pour la région parisienne en particulier, le long des infrastructures de transport comme les routes nationales, et projette également des gouttes de ville éloignées parfois de plusieurs dizaines de kilomètres, sous forme de lotissements, à proximité des échangeurs autoroutiers ou des gardes de banlieue. Le paysage est discontinu, incomplètement bâti, des plaines agricoles pouvant se maintenir. Ainsi le caractère non jointif de l'habitat est souvent la règle, à part peut-être pour les plus grandes métropoles nationales comme Paris, Lyon ou encore Lille qui phagocytent parfois des villages alentour. [...]
[...] Ces espaces sont en fait plus proches des villes que les espaces de transit intermédiaire, à peine traversés, et qui bénéficient très peu des effets induits par ces flux. On y trouve des gîtes, des chambres d'hôtes, des campings, toutes infrastructures nécessaires au tourisme vert. Il en va biens sûr de même avec le tourisme blanc à la montagne et les activités balnéaires sur les côtes. L'arrivée de nouvelles populations, le développement de nouvelles activités en parallèle, la valorisation touristique d'espaces ruraux parfois éloignés des villes son les facteurs déterminants des nouvelles dynamiques observables dans les campagnes françaises. [...]
[...] II- Des campagnes polarisées et dynamisées par la ville En effet ces campagnes françaises suivent des dynamiques nourries par la ville. L'espace rural qui n'est pas polarisé par un centre urbain suffisant s'endort souvent et c'est alors que l'on observe la désertification ou la déprise. A l'inverse les espaces ruraux polarisés sont dynamisés, que ce soit par l'afflux durable de population dans le cadre de l'exode urbain, qui entraîne le développement de nouvelles activités, la renaissance rurale dont parle B. [...]
[...] Ainsi toute une partie des campagnes éloignées des grands centres urbains, aux potentiels agricoles, naturels et touristiques faibles sont en proie à la déprise rurale. Ceci alors que d'autres campagnes connaissent l'arrivée de néoruraux ou de touristes, dans le cadre de dynamiques urbaines renouvelées, qui débordent l'espace rural mais qui l'alimentent en parallèle : ce sont donc bien des dynamiques rurbaines. Bibliographie Daniel NOIN, Le nouvel espace Français. Jean-Jacques TUR, Géographie humaine et économique de la France. Bernard KAYSER, La renaissance rurale. [...]
[...] On y trouve également de nombreuses zones industrielles, les technopôles, des industries agro-alimentaires. Ceci en partie car ces espaces sont par ailleurs traversés par des vois de circulation rapides. La croissance périurbaine s'observe plus faiblement dans la France industrielle, par exemple dans le Nord-pas-de-Calais très touché par la crise minière et industrielle. A l'inverse elle est vigoureuse dans l'Ouest et le Midi. Ainsi la région Rhône-Alpes et le littoral méditerranéen, bénéficient en outre de l'implantation de retraités venus des grandes villes. [...]
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