Armand Frémont, Géographie et action, l’aménagement du territoire

Résumé du document

L'aménagement du territoire, apparu sous la IVème République et consacré en 1963 avec la naissance de la DATAR, a offert à beaucoup d'universitaires et surtout à des géographes, la possibilité de mener des actions diverses. C'est ainsi qu'Armand Frémont a eu l'opportunité de combiner la géographie et l'action publique par l'intermédiaire de plusieurs postes, comme enseignant à l'université de Caen, directeur scientifique du CNRS, recteur, puis responsable à la DATAR. Universitaire et chercheur reconnu par la profession, Armand Frémont s'est donc vu attribuer des fonctions à grandes responsabilités. C'est par conséquent un penseur, un responsable mais aussi un homme « d'actions » qui propose ce livre. En effet, Géographie et action, l'aménagement du territoire, est un ouvrage récent, édité début 2005 période où les problèmes en matière d'aménagement sont toujours présents, s'inscrit dans cette perspective de jalonner le parcours même de l'auteur dont le terrain principal est la Normandie. Ainsi, Armand Frémont propose de suivre, à travers ses fonctions, ses rôles, ses actions et son expérience, l'évolution de l'aménagement du territoire de la France jusqu'à nos jours. Toutefois, l'objectif de l'auteur ne serait s'arrêter à la volonté d'écrire une histoire de l'aménagement du territoire français à travers son parcours professionnel. En effet, Armand Frémont se sert aussi de toutes ses constatations et réflexions, afin d'éclairer le lecteur sur les problèmes actuels du pays en matière d'aménagement et sur les divers processus qui ont amené ces disfonctionnements. Il ouvre alors le champ de vision des personnes en mettant en lumière les problèmes que telle ou telle situation a engendré, ainsi que les possibilités pour l'avenir. Pour résumer, la question centrale de ce livre pourrait être quels changements la société française connaît au niveau territorial depuis 60 ans et quelles en sont les répercussions pour la société actuelle.

Extraits

[...] Armand Frémont continue ses propos en réfléchissant à ce que pourrait être une nouvelle DATAR face à ces situations qui évoluent. Tout d'abord, il fait le bilan des actions positives de cette délégation. La DATAR a ainsi participé à la décentralisation industrielle au profit de l'Ouest et du Sud- ouest de la France. Elle a contribué au développement de nouvelles régions touristiques. Elle a par ailleurs, défendu des zones agricoles menacées par le dépeuplement et la disparition des services publics. [...]

[...] Ainsi, l'industrialisation massive des villes apparaît. Le réseau des zones d'influences risque d'en être modifié et certaines structures anciennes peuvent être un obstacle aux transformations et au développement. Toute cette industrialisation, réforme de l'ensemble, et modernisation de l'agriculture, modifient les relations entre la ville et la campagne. Le paysan traditionnel disparaît. Le jeune rural, s'il ne part pas en ville comme c'est très souvent le cas, s'adresse de plus en plus aux services des villes. Par conséquent, l'aménagement est donc nécessaire afin de rétablir une hiérarchie des influences urbaines. [...]

[...] Elles sont d'abord marquées par la grande distance qui les sépare de la métropole et se distinguent par exemple par leurs retards économiques entraînant des forts taux de chômage. Enfin, les 20 autres régions sont relativement plus homogènes, ou du moins leurs écarts sont plus faibles. D'une portée plus générale, la région moyenne en France regroupe environ 2,5 millions d'habitants répartit dans 4 ou 5 départements. De plus, elle est polarisée par une ou deux grandes agglomérations de à habitants. Par ailleurs, Armand Frémont indique la présence de sentiments identitaires très inégalement exprimés. [...]

[...] Une autre comparaison peut être faite entre Paris où se concentrent toutes les richesses vives, et la Province qui n'est autre que le désert français C'est très lentement que les gouvernements de la IVème et les premières années de la Vème République débutent une réflexion sur l'aménagement, où l'administration du territoire s'inscrit alors dans une nouvelle entité qui est celle de région Contrairement à cette période, les années de 1963 à 1973 voient l'aménagement devenir une activité majeure de la République. En 1963, la France est presque sortie de la guerre d'Algérie, Pompidou est premier Ministre, et le gouvernement crée la Délégation à l'Aménagement du Territoire et à l'Action Régionale la DATAR. [...]

[...] Ainsi, Paris et l'Île-de-France concentrent tous les avantages. Ils attirent des flux importants d'étudiants venant de tout le pays et même de l'étranger dans un environnement culturel et de recherche exceptionnelle. La région de l'Est et du Centre Est quant à elle englobe un réseau dense d'IUT et d ‘écoles d'ingénieurs qui attirent un nombre élevé d'étudiants. Le Midi reste plus académique, la Recherche s'y affirmant dans des centres comme Marseille ou Toulouse. Parallèlement, le Centre, l'Ouest et le Nord de la France comportent plus d'inconvénients que d'avantages. [...]