Aujourd'hui, alors que l'on parle de plus en plus d'environnement, et de l'impact que notre vie actuelle a sur l'environnement, on cherche à créer des villes (ou au moins des quartiers) dits « durables ».
Ces projets prennent en compte, au niveau de la ville, l'étalement urbain, la place de l'automobile, et plus généralement la place des transports (en différenciant les modes polluants et les modes doux), la place de la végétation…
Mais ce nouveau type d'urbanisme permet-il encore des mécanismes d'appropriation par les habitants ? L'individu, le groupe, ont-ils encore la possibilité de trouver une place dans cette nouvelle ville, si différente de celle actuelle ?
Et si l'appropriation est possible, se fait-elle de la même manière qu'auparavant ? Les mécanismes d'appropriation seront-ils toujours les mêmes ? Ou bien devront-ils, et surtout pourront-ils être adaptés ?
La question de la place de l'habitant dans la ville durable, si différente, implique certains présupposés, que j'essayerai de confirmer ou d'infirmer.
A priori, l'architecture du développement durable n'est comprise, appréciée que par une élite, constituée de personnes cultivées, qui s'intéressent aux problèmes environnementaux. Par conséquent, les habitants en général ne voient aucun intérêt particulier à cette opération, ne la comprenne pas, ne s'y retrouvent pas, et donc ne s'identifient pas à leur ville, leur quartier.
Le processus d'appropriation ne peut alors pas fonctionner.
En réalité, après avoir essayé de comprendre les phénomènes d'appropriation, d'après des ouvrages philosophiques et sociologiques, ainsi que d'après le mémoire sur lequel j'avais travaillé durant l'année de licence en architecture, on s'aperçoit qu'il
n'est pas nécessaire d'être cultivé pour bien vivre dans un espace. En effet, « durant des siècles, les « gens du peuple » qui […] fréquentaient les édifices de cultes, n'avaient aucune connaissance architecturale, et ne savaient, parfois, même pas lire !
Pourtant, ils avaient un usage juste de ces espaces. »
Inversement, être cultivé ne suffit pas pour bien s'approprier un espace. En effet, pour bien se situer par rapport à un espace, il faut être ouvert à ce qui nous entoure, et surtout, il faut pratiquer l'espace. La compréhension de l'espace est sensitive et non
intellectuelle : Il faut « habiter en poète ».
Cependant, si l'appropriation ne passe pas par l'apprentissage, mais par une certaine ouverture au monde qui nous entoure, est-elle la même quel que soit l'espace investit ? Ou bien diffère-t-elle selon les lieux, selon la temporalité, selon le contexte …?
A toutes ces questions, une question d'ordre plus général se pose « La ville nouvelle, « durable », peut-elle offrir des espaces publics dont les
mécanismes d'appropriation par les habitants, seraient identiques à ceux actuels ? »
[...] Appropriation et réglementation 2. Appropriation et comportements marginaux 3. Synthèse Conclusion Bibliographie Annexes 2 de 21 Introduction Origine du sujet Aujourd'hui, alors que l'on parle de plus en plus d'environnement, et de l'impact que notre vie actuelle a sur l'environnement, on cherche à créer des villes (ou au moins des quartiers) dits durables Ces projets prennent en compte, au niveau de la ville, l'étalement urbain, la place de l'automobile, et plus généralement la place des transports (en différenciant les modes polluants et les modes doux), la place de la végétation Mais ce nouveau type d'urbanisme permet-il encore des mécanismes d'appropriation par les habitants ? [...]
[...] En effet, paradoxalement, pour permettre l'appropriation d'un espace, pour attirer les usagers dans un espace, il ne faut pas qu'il soit trop travaillé, c'est-àdire, qu'il ne faut pas qu'il soit trop structuré, trop cloisonné dans des objectifs précis. Il faut que l'habitant de l'espace dispose de marges de manœuvre pour le rendre sien et surtout, il ne faut pas ressentir l'appartenance du lieu à d'autres personnes (architecte, promoteur). On remarque d'ailleurs que les groupes de jeunes préfèrent souvent se retrouver dans des lieux qui ne sont pas faits pour alors qu'ils désertent les lieux fait pour puisque trop marqués par l'institution. [...]
[...] La ville de Los Angeles est une ville typique des États-Unis. Elle a été construite les premières par générations d'Américains, qui y ont mis en œuvre leurs idéaux de ville proche de la nature et de maison individuelle pour chaque foyer On remarque ainsi un étalement urbain exacerbé, une absence de hiérarchisation, ainsi qu'une privatisation à l'extrême de chaque espace vide (exemple des gated communities, quartiers entiers fermés, entourés par des barrières ou des murs). Los Angeles, vue aérienne Los Angeles, étalement urbain Los Angeles, urbanisation 11 De la difficulté à s'approprier l'espace public à Los Angeles Audrey Gloor In C'est ma ville p de 21 Pourtant, quelques espaces publics subsistent, et se localisent, - le long du littoral. [...]
[...] En d'autres termes, ces espaces permettent : l'appropriation de l'espace à des personnes qui n'en n'avaient pas la possibilité dans l'espace de la rue (qui n'en avaient pas le droit). Ce sont les femmes et les jeunes par exemple. [Les femmes], de tous âges et de tous milieux, plébiscitent ces nouveaux lieux qu'elles investissent avec plus d'aisance que d'autres espaces de la ville où leur présence est extrêmement codifiée voire bannie. Elles [peuvent se retrouver] entre elles, certaines fument et devisent sans qu'on vienne leur en faire le reproche ou les dévisager. des attitudes qui sont fortement mal jugées, voire réprimées ailleurs. [...]
[...] On ne l'habite pas, on y loge simplement. ESPACE HABITER INVESTISSEMENT PSYCHIQUE LIEU LOGER PAS D'INVESTISSEMENT PSYCHIQUE APPROPRIATION 5 Essais et Conférences M. Heidegger Gallimard - de 21 En ce qui concerne l'apprentissage de l'espace, Gaston Bachelard ainsi que Michel Serres apportent tous deux des éléments de réponses, sur différents plans. G. Bachelard ne donne pas de réponse directe : il s'agit surtout d'éléments de recherches qui conduisent à une habitation sans pour autant expliciter ce qui fonde cet acte. [...]
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