Géographie, colonisation, France, période coloniale, colonialisme
Depuis l'époque moderne, la grande puissance européenne qu'est la France cherche à coloniser des contrées de plus en plus lointaines : elle conquit le Sénégal (1854/1865), Tahiti (1842/1847), le Cambodge (1863) et la Tunisie (1881). Dès les premières années du XIXe siècle, les motivations des colons changent : ces derniers ne veulent plus seulement installer des comptoirs sur les littoraux (motivations principalement économiques typique des grandes découvertes des XVIe et XVIIe siècles) mais ils souhaitent connaître au maximum leurs colonies tant au niveau des ressources potentiellement exploitables, que des populations en présence et la topographie des lieux. La Géographie joue désormais un rôle prépondérant dans le développement du colonialisme français à l'époque contemporaine, moment clé qui marque le début d'une ère de la connaissance de plus en plus précise du monde. Mais qu'a apporté la période coloniale française à la connaissance géographique du monde ?
[...] Les territoires coloniaux sont perçus comme de vastes zones à apprivoiser et on commence à prendre conscience de l'importance de la géographie dans le cadre de la défense nationale. En 1885 est créée une première maitrise de conférence de géographie coloniale et en 1893 une chaire de professeur est créée à la Sorbonne. Le titulaire est Marcel Dubois, il définit la géographie comme une science auxiliaire de la colonisation qui doit apporter une connaissance approfondie des territoires coloniaux dans le but de les mettre en valeur. [...]
[...] On appelle ce type de Géographie la Géographie de cabinet car plutôt que basée sur des constatations de terrain, elles s'appuient essentiellement sur des réflexions théoriques. Plus la colonisation est poussée et plus la Géographie se complexifie : par exemple, Henri Schirmer dans son ouvrage intitulé Le Sahara publié en 1893 tente de pousser la scientificité de la Géographie au paroxysme : il y aborde tout ce qui est alors connu : - causes atmosphériques. - les pluies. - les températures. [...]
[...] Même si la géographie a essentiellement servie à des fins politiques, elle n'en est pas moins l'héritière de l'époque coloniale qui lui a apporté une matière de travail et une maturité toutes particulières. [...]
[...] On passe véritablement d'une Géographie purement descriptive à une Géographie explicative et multidimensionnelle. avec l'élan colonisateur français apparaît également le modèle de la monographie régionale : après avoir abordé la région de manière générale (position et peuplement), viennent les éléments de la Géographie physique (climat, relief, hydrographie) puis les mises en valeur (agriculture, mines, voies de communication et commerce). La Géographie passe de la simple description à la prospection (prévoit où peut s'installer l'homme et quelle partie du territoire développer) De nouveaux objets d'étude (les matières qui apparaissent : ethnographie, géographie, etc.) Il est reconnu que l'enseignement géographique français souffrait de réelles faiblesses avant la deuxième moitié du 19è siècle et ces lacunes vont être nivelées par le colonialisme et la multitude de connaissances qu'il apporte. [...]
[...] La multiplicité initiale des sujets offerts aux géographes s'étant considérablement réduite, la discipline s'est finalement rangée aux cotés des autres matières universitaires et a perdu de son élan dynamique de jeune pratique novatrice. Conclusion La période coloniale française a apporté une approche scientifique à la connaissance géographique du monde, mais aussi des outils de travail qui ont pu être perfectionnés (cartes, atlas, manuels Elle a également contribué à l'essor de la discipline, aussi bien dans un cadre scolaire qu'universitaire. Quant à elle, la géographie a apporté une définition et une justification territoriale aux colonies françaises. [...]
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