L'espace périurbain est bien un espace d'interface entre le rural et l'urbain. Paysages encore largement dominés par l'agriculture et la verdure, densités très inférieures à celle des agglomérations, traces encore visibles d'une ancienne solidarité rurale, mais aussi renouvellement important du bâti, consommation de biens et de services, et localisation du travail dans la ville proche, modes et styles de vie comparables à ceux de l'agglomération. Le manque de lisibilité du processus, par sa nature même, rend sa prise en compte délicate par le politique, quelle qu'en soit l'échelle légitime. Le périurbain n'est pas encore érigé en géotype.
Pourtant, il s'agit assurément d'une forme originale de système socio-spatial, qui soulève bien des questions sur le fonctionnement urbain en général ; ainsi, la dédensification et l'étalement favorisent l'émergence de centralités secondaires, au sein même des agglomérations ; les difficultés simultanées des villes-centre, des banlieues et des territoires du périurbain invitent à penser globalement ces évolutions et, partant, les modes d'action
[...] La multiplicité des expressions souligne la complexité des processus de croissance périphérique des agglomérations et donc la difficulté des auteurs d'aboutir à une qualification de ce phénomène. Dans les années 70, c'est le terme rurbanisation introduit par G. Bauer et J.-M. Roux, qui est utilisé. Pour eux, la rurbanisation résulte du déploiement et de la dissémination des villes dans l'espace. Définition jugée partielle par d'autres auteurs qui se satisfont davantage d'une définition plus large, tenant compte de l'ensemble des processus qui se vérifient dans l'espace rural périurbain et qui indiquent le déploiement des fonctions urbaines. [...]
[...] Les périurbains ne forment pas un groupe homogène. En règle générale, on considère qu'un ménage périurbain est composé de quatre ou cinq personnes, mari et femme de 25 à 40 ans, et deux ou trois enfants de moins de dix ans en moyenne et qu'ils sont souvent issus d'une catégorie sociale moyenne. Il n'en reste pas moins que nombre de nuances existent : les ménages de retraités sont nombreux, surtout dans le rurbain éloigné, et l'ensemble de l'éventail socioprofessionnel est en général représenté. [...]
[...] Deux éléments paraissent essentiels dans toute démarche planificatrice : d'une part, raisonner sur des espaces plus vastes que le simple territoire communal ou même l'agglomération, d'autre part, favoriser et multiplier les démarches partenariales. Il est donc nécessaire de revenir à une "planification spatiale coordonnée" des espaces périurbains. Le mouvement de périurbanisation s'est certes ralenti, mais il se poursuit toujours. Les espaces agricoles et naturels sont de plus en plus menacés. Au vu des mesures réglementaires et planificatrices qui s'intéressent essentiellement aux zones urbaines ou à urbaniser, où se situent-ils dans les priorités nationales et quel est leur devenir ? L'espace périurbain est bien un espace d'interface entre le rural et l'urbain. [...]
[...] L'appréhension du phénomène et sa définition sont étroitement liées dans le temps. Le phénomène n'est d'ailleurs pas seulement limité à l'habitat, il touche également les activités économiques ou de loisirs : il s'est complexifié et le seul rapport urbain/rural est devenu inopérant. Il convient donc d'effectuer une approche globale du phénomène, dans sa dimension spatiale et politique, et de le restituer dans son contexte historique. L'ensemble du système urbain/périurbain/rural doit être pris en compte comme révélateur des transformations de l'appareil productif et des rapports sociaux, et expression de nouvelles formes de division sociale de l'espace Définitions Le flou tangible dans la définition à donner de ces espaces a fait que les communes périurbaines ont longtemps été pénalisées, à la fois par leur croissance et par la difficulté à les définir, ne serait-ce que statistiquement, pour leur donner un cadre d'action. [...]
[...] Ce "classique" déplacement domicile travail, ne constitue cependant pas l'unique trajet réalisé par les périurbains. Il en existe d'autres : les "accompagnements", notamment des enfants à l'école ou pour leurs activités de loisirs, les activités d'achats et les activités libres des adultes (visites, activités sportives, activités culturelles, vie associative, restaurant). La mobilité s'avère alors nécessaire et essentielle dans ces espaces et explique la très forte motorisation des ménages de ces milieux. La dernière enquête ménage a montré une augmentation du trafic motorisé, avec allongement des trajets domicile travail et du trafic périphérie périphérie. [...]
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