En 1947, dans « Paris et le désert français », Jean-François Gravier constatait que « les deux tiers de la France meurent lentement », « six départements (Seine, Seine-et-Oise, Bouches-du-Rhône, nord, Rhône et Alpes-Maritimes) concentrant plus du quart de la population sur 4 % du territoire ». En 1990, 40% de la population est concentrée sur 1% du territoire.
En 1969, la DATAR, réalisait un travail de recherche prospective intitulé « une image de la France de l'an 2000 : scénario de l'inacceptable » fondé sur l'étude de l'évolution de quatre sous-ensembles (sociétés industrielles, agricoles, urbaines et rurales) et qui concluait à un certain nombre d'hypothèses, dont voici quelques-uns des éléments principaux :
- « une population de 65 millions en l'an 2000 dont les deux tiers occupant seulement un quart du territoire dans les zones à densité moyenne de l'ordre de 1000 habitants au km² ;
- Une opposition croissante entre opérateurs économiques et responsables politiques régionaux, ceux-ci reprochant à ceux-là de vouloir reconsidérer leur politique de localisation pour s'installer dans les régions où les frais d'installation et de fonctionnement seront moins élevés, au risque de voir s'amplifier les conflits sociaux ;
- Une opposition croissante entre tenants de la rationalité économique et tenants de ce que l'on pourrait appeler la rationalité urbaine, ces derniers se donnant comme finalité la réalisation de l'individu dans son cadre de vie quotidienne et non plus dans son travail ;
- La question des règles de fonctionnement des régions et du rôle de l'état se pose avec force ;
- Bien que profondément transformée, la société agricole a perdu, avec la reconversion et le temps, l'essentiel de ses structures traditionnelles, la société rurale s'est urbanisée et adopte une mentalité de plus en plus urbaine. Les régions les moins développées s'exaspèrent de leur impuissance. Les régions développées sont prises entre les revendications des autres régions françaises et la nécessité de faire face à la concurrence internationale, en particulier en Europe».
[...] Les régions les moins développées s'exaspèrent de leur impuissance. Les régions développées sont prises entre les revendications des autres régions françaises et la nécessité de faire face à la concurrence internationale, en particulier en Europe Les auteurs de ce scénario de l'inacceptable concluaient en ces termes : au seuil du XX1e siècle, le libre jeu des tendances actuelles aura conduit à une situation dramatique. Certes, tous les avenirs sont possibles à partir de là, mais au prix de conflits graves, quelle que soit la vie choisie, l'issue souhaitée M. [...]
[...] Des zones entières perdent leurs populations, commerces, services La Lozère ne compte que 14 habitants au et la désertification menace toute une zone qui va des Vosges au sud-ouest, englobant des régions entières telles que le Limousin, les Cévennes, la Basse-Normandie, etc. Les terres les moins riches ou situées en zone montagneuse poseront des problèmes à terme de désoccupation des sols et de désertification des villages et des petites communes. Cela entraînera à une diminution du nombre des exploitations agricoles conduisant à un nouveau déséquilibre du milieu rural. [...]
[...] Il faut également concilier le long terme et le court terme. Il faut connaître le contexte actuel afin d'envisager des solutions qui permettront par la suite de choisir les objectifs d'aménagement du territoire du futur. La nouvelle politique doit être fondée sur un projet de société, rejetant les excès de la centralisation et la suprématie de la vie urbaine sur la vie rurale. Les objectifs a. Un territoire plus compétitif, plus attractif et plus accueillant. La politique d'aménagement du territoire doit viser à la création du maximum d'emplois et de richesses possible, harmonieusement répartis sur l'ensemble du territoire en prenant appui sur les atouts matériels et humains de notre pays et sur la valorisation des vocations spécifiques des régions qui le composent. [...]
[...] Cependant cette décentralisation favorise une concurrence entre les collectivités entraînant des gaspillages de moyens. De plus, la libre administration des collectivités territoriales suppose qu'elles mettent en place une politique adaptée à ses intérêts et le partage des compétences au niveau des collectivités territoriales n'est pas si simple. En principe l'aménagement du territoire relève de l'Etat et de la région (contrats de projet Etat-région) mais le département et la commune disposent de moyens financiers qui ne sont pas négligeables et cela brouille les champs de compétences de chacun. [...]
[...] Les contraintes naturelles ou culturelles, les impératifs militaires et surtout les nécessités économiques et sociales imposent dans toute société une organisation de l'espace. En France, la nécessité d'une politique volontariste de correction des déséquilibres est véritablement apparue à partir de 1945. Les déplacements de populations qui, depuis la seconde moitié du 19e siècle, vidaient les campagnes pour engorger les villes ont alors provoqué une prise de conscience et une réflexion sur un phénomène dont l'ampleur ne manquait pas d'être inquiétante. Longtemps, la définition de l'aménagement du territoire selon d'E. [...]
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