La volonté d'organiser l'espace urbain est une préoccupation sociale et politique dont l'histoire nous laisse de nombreux témoignages. Qu'il s'agisse des plans d'aménagement hippodamien, d'aménagement autour de problématique hygiéniste comme le témoigne l'architecture d'égout tel que le Cloaca Maxima dans la Rome antique, mais aussi tel que l'on peut découvrir à travers certaines peintures du quattrocento avec la cité idéale, ou encore à travers les travaux de Léon Batista Alberti. Selon L. Homo (1971), les préoccupations urbanistes ont existé au sein des cités grecques de l'époque hellénistique comme des villes telles qu'Alexandrie, Antioche ou Pergame, avec leurs services municipaux qui en témoignent. Mais l'aménagement urbain n'est pas uniquement une préoccupation architecturale que ce soit dans l'optique d'optimiser les flux de circulation et l'ergonomie de la cité. Il s'agit aussi d'une préoccupation sociale. L'aspect social et politique de l'aménagement urbain dans une optique de cité idéale est aussi présent dans la littérature depuis plusieurs siècles, qu'il s'agisse de définir une Cité-Etat idéale (Platon, La République), d'Utopie (Thomas More, Rabelais, etc.) ou de philosophie politique (James Harrington). Mais ce n'est que de nos jours que la profession d'urbaniste émergea, dont le mot urbaniste apparut au début XXe siècle.
[...] Coing (1966) : La rénovation ne bouscule pas seulement des murs et des rues, elle affecte profondément un groupe humain, provoque ou accélère une mutation des structures locales et sociales ; ses effets dépassent singulièrement le seul domaine de l'habitat et doivent s'étudier comme une forme particulière du changement social en général. Ce que relève en outre W. Desimpelaere comme constatation sur les changements sociaux inhérents à la rénovation des centres anciens : La diversité fonctionnelle, tout autant que la diversité sociale, a toujours été la base même des quartiers anciens. [...]
[...] L'auteur en conclut que c'est le changement de l'occupation sociale de l'espace plutôt que le mauvais état du logement qui semble être à la base des opérations de rénovation. En outre la rénovation servit à introduire des centres directionnels, à l'image des central business districts (CBD) nord-américains tels Mériadec à Bordeaux, La Part- Dieu à Lyon ou encore Le Polygone à Montpellier, etc. Les centres rénovés à l'étude dans son ouvrage mettent en avance une restructuration des centres anciens non pas en améliorant ce qui était sur place en comblant des manques, mais en modifiant les fonctionnalités de l'espace. [...]
[...] La politique d'aménagement des centres anciens est de ce fait liée à des facteurs sociaux tant historiques que contemporains qui viendront influencer les politiques mises en œuvre. L'aménagement urbain englobe dans un premier temps dans la seconde moitié du XXe siècle deux grandes politiques : celle de la rénovation et celle de la réhabilitation au sein desquelles s'articulent des processus sociaux complexes construits autour de multiples interactions et enjeux. La politique de rénovation consiste à remplacer les logements existants par de nouveaux logements. [...]
[...] Bibliographie : Coing H.[1966]. Rénovation urbaine et changement social. L'îlot 4 [Paris- 13e]. Paris, Les Éditions ouvrières p. Debarbieux B. “Imaginaires nationaux et post-nationaux du lieu”. In : Communications Autour du lieu [Numéro dirigé par Aline Brochot et Martin de la Soudière] Desimpelaere W. [2004] Orientations sur la réhabilitation urbaine. Conseil de l'Europe pages Desimpelaere W., Daniel Therond [dir.] et al. [...]
[...] Mais cette rénovation fut purement fonctionnelle et non sociale. Les populations les moins aisées déménageront vers de nouveaux taudis ou à la périphérie des villes dans les grands ensembles qui étaient en construction parallèlement aux politiques de rénovations. Selon F. Tomas, la rénovation intervient dans un contexte marqué par le triomphe de l'architecture moderne et de l'urbanisme fonctionnaliste, cette réglementation [la rénovation] permettait d'accélérer les procédures d'expropriation, d'expulsion des occupants et de démolition d'édifices auxquels on ne reconnaissait aucune valeur (2004, p. [...]
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