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Le contexte de l'Ancien Régime en France reflète une situation où les zones urbaines sont en minorité, mais elles prennent en charge la majorité des fonctions administratives, conférant ainsi une importance majeure à l'organisation territoriale du royaume.
Avant toute chose, il est nécessaire de définir ce qu'est une ville dans le contexte de cette époque. Les critères actuels basés sur la démographie (plus de 2 000 habitants agglomérés au chef-lieu), qui ont été en vigueur à partir de 1806, ne s'appliquent pas à la période précédente. Les contemporains de l'époque moderne avaient leurs propres critères pour percevoir l'urbanité, qui ont en partie été adoptés par les historiens. Parmi ces critères, la structure sociale et l'organisation de la société urbaine jouent un rôle central.
[...] À tous les stades de la vie, la mortalité urbaine dépasse celle des campagnes. Exemple : la mortalité infantile (avant le premier anniversaire). Cette différence s'explique principalement par les conditions de vie post-natales. Campagne : 180 à Ville : 280 à La démographie urbaine peu dynamique s'explique également par divers comportements spécifiques. Jusqu'à la fin du XVIIe siècle, la fécondité urbaine surpasse la fécondité rurale, en raison d'un mariage plus précoce et de la pratique de l'allaitement qui permet d'avoir plus d'enfants (l'allaitement provoque en effet la production d'une hormone, la prolactine, qui inhibe le retour à l'ovulation ; de plus, un tabou empêche souvent les relations sexuelles pendant l'allaitement). [...]
[...] Ailleurs, il faudra attendre la première montgolfière en 1783 pour admirer les cités d'en haut. Ces deux types de représentation coexistent dans la seconde moitié du XVIIe siècle, mais les plans en vue verticale deviennent prédominants, surtout dans les réalisations des ingénieurs militaires, qui mettent l'accent sur les fortifications. D'ailleurs, tous ces graphiques insistent sur deux aspects majeurs : les grands monuments, particulièrement religieux, ainsi que les enceintes fortifiées. La représentation des habitations est souvent simplifiée et standardisée, les maisons se pressant le long des rues. [...]
[...] Très tôt, les historiens ont reconnu l'utilité des registres paroissiaux tenus par les curés, qui répertorient chronologiquement les baptêmes, mariages et sépultures. Ces registres non seulement permettent de suivre les fluctuations naturelles de la population, mais aussi de comprendre les pratiques matrimoniales et, dans certains cas, d'identifier les professions ou les statuts sociaux. Cet aspect devient encore plus distinct dans les actes notariés, bien que tout le monde n'ait pas accès aux études notariales (cela étant coûteux). En revanche, les registres de sépultures concernent l'ensemble de la population sans exception. [...]
[...] Établir la définition de la cité moderne : le choix des historiens Les historiens prennent en considération la perspective des XVIIe et XVIIIe siècles pour élaborer une compréhension de la ville moderne. En écartant les facteurs purement démographiques ainsi que la présence d'une enceinte (dont il a été observé qu'elle n'était pas un critère déterminant), cette définition repose essentiellement sur les fonctions typiquement citadines. Ces fonctions englobent des aspects administratifs dans divers domaines : Administration ecclésiastique : la simple existence d'une cathédrale par conséquent, d'un évêque) suffit à définir une ville, même si elle est de taille modeste (par exemple, Vabres, en Aveyron, qui ne compte que quelques centaines d'habitants ; un guide du XVIIIe siècle la qualifie de « modeste localité de la province »). [...]
[...] L'immigration agit comme moteur de la croissance urbaine. Le maintien de la population est lui-même en grande partie attribuable à l'immigration, car le bilan naturel des villes est généralement déficitaire. La ville se nourrit donc du surplus des campagnes (à noter qu'il n'est pas approprié de parler d'exode rural à cette époque, car les campagnes ne se dépeuplent pas au profit des villes, elles restent très peuplées). La proportion d'immigrants dans la population urbaine est souvent significative : elle dépasse toujours le tiers (comme à Lille) et peut même atteindre plus de la moitié (comme à Rouen). [...]
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