Les mutations qui touchent l'espace rural et l'espace urbain entraînent une mobilité de la population. Pour l'essentiel, c'est dans la distribution de l'emploi qu'il convient de rechercher les explications fondamentales, ce qui n'exclut nullement le jeu d'autres facteurs plus qualitatifs. Pendant un siècle, de 1850 à 1950, l'exode rural n'a fait qu'éponger le surpeuplement issu de la croissance démographique.
Jusqu'au milieu du XXe siècle en effet, la dépopulation rurale est engagée mais sans que le fonds rural français soit entamé. Certes, quelques régions, les Alpes du Sud, la Haute-Provence, les Cévennes, les Pyrénées ariégeoises, la Corse ont connu de véritables hémorragies entraînant une « désertification » précoce.
En 1950 encore, la dualité de la société française est patente. D'un côté une société rurale, de l'autre, une société urbaine ; entre les deux, les relations sont intenses : rapports économiques complémentaires entre la ville et la campagne ou rapports conflictuels, rapports de mépris réciproque ou d'idéalisation. Depuis les années 1950 se produit une condensation de la population autour des pôles urbains et sur les grands axes de circulation.
[...] Population, migrations et géographie du travail en France au XXe siècle Les mutations qui touchent l'espace rural et l'espace urbain entraînent une mobilité de la population. Pour l'essentiel, ce n'est dans la distribution de l'emploi qu'il convient de rechercher les explications fondamentales, ce qui n'exclut nullement le jeu d'autres facteurs plus qualitatifs. I - Evolution et répartition de la population A - De la société rurale à la société urbaine Jusqu'au milieu du XXe siècle en effet, la dépopulation rurale est engagée mais sans que le fonds rural français soit entamé. [...]
[...] La diminution des emplois industriels est massive à partir de 1968. Les créations d'emplois tertiaires ne compensent pas toujours les pertes. La date de 1972 est celle du renversement du solde migratoire parisien. Le solde migratoire devient négatif et n'a jamais cessé de l'être depuis. La région Ile-de-France capte une part importante des créations d'emplois au plan national. L'attraction s'exerce sur les jeunes qualifiés dont le solde migratoire est très positif. Certaines régions ne cessent d'être attractives depuis la Seconde Guerre mondiale. [...]
[...] La question qui se pose alors est de savoir pourquoi ces régions restent attractives malgré ces taux de chômage élevés. L'hypothèse la plus vraisemblable est que le marché du travail reste fluide dans ces régions qui connaissent un accroissement démographique continu. Les emplois induits par la croissance démographique ainsi que le tourisme saisonnier, sont à l'origine de cette fluidité qui représente un espoir d'insertion pour les nouveaux arrivants en quête d'un emploi. Il reste à expliquer le cas des régions frontalières. [...]
[...] E - Migrations et chômage Quelle est cette répartition du chômage ? Dans la moitié Nord de la France, la région Nord-Pas-de-Calais se détache nettement, entourée par une aire de contagion allant de la Seine Maritime aux Ardennes, suivie d'une bande continue de la Basse-Normandie à la Lorraine. Si la bordure des Cévennes et le Limousin montrent des taux relativement modestes, le littoral méditerranéen et, tout particulièrement, le Languedoc, atteint des taux records. Le littoral atlantique se trouve dans une situation intermédiaire, alors que la zone frontalière, des départements alpins à l'Alsace en passant par la Savoie et la Franche-Comté connaissent un niveau enviable. [...]
[...] La situation varie d'un département à l'autre. Les flancs ruraux nord et sud participent du type limousin, tandis que le Bordelais, le Toulousain et l'axe Bayonne-Tarbes relèvent du type rhône-alpin. Les régions Ile-de-France, Centre, Rhône-Alpes, Provence-Côte d'Azur et Languedoc-Roussilon attirent et organisent les flux migratoires. Elles ont toutes un solde migratoire positif. A l'inverse, la Bretagne, le Nord-Pas- de-Calais, la Lorraine ont des soldes migratoires négatifs et dirigent leur flux vers les régions attractives. Ce brassage d'est en ouest et du nord au sud passe par la région parisienne qui est la plaque tournante de ce système de migration. [...]
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