La décentralisation a à peine entamée la prééminence résultant d'un long passé de centralisation : l'IDF fournit 28% du PIB national, abrite 5,5M° d'emplois, dont plus de 3M° dans les services « principalement marchands ». Malgré le renforcement de certaines métropoles, l'écart avec l'agglomération parisienne reste bien supérieur à ce que l'on peut rencontrer dans les autres grands pays développés (...)
[...] Le gouvernement en a pris acte et lancé en 1991 des délocalisations d'emplois publics en province ou en banlieue, dont témoigne notamment le transfert de l'ENA à Strasbourg. Mais ce saupoudrage est surtout symbolique. De nouveaux projets ont été annoncés en 2008 pour compenser (partiellement) les effets des restructurations militaires concernant notamment une partie du personnel de l'Insee. III. La capitale économique Ville mondiale qui n'est en Europe devancé que par Londres : fonctions financières (Bourse, banques, assurances . fonctions stratégiques (activités hautement qualifiés illustrant l'attractivité des métropoles), sièges sociaux des grandes firmes . [...]
[...] Redistribution abusive de la richesse nationale en faveur de l'IDF ? Les investissements de l'État sont, par habitant, environ 2 fois plus importants qu'en province. Mais ces investissements ne profitent pas seulement aux franciliens : l'aéroport CDG ou le centre G. Pompidou par exemple sont largement utilisés par les provinciaux et les étrangers. Les subventions à l'agriculture ou aux industries en difficultés concernent peu l'IDF. De plus, d'autres transferts jouent en faveur de la province : ainsi, les cotisations sociales payées en IDF engendrent souvent des prestations versées dans les régions de retraite, notamment le Midi. [...]
[...] De Paris à l'Île-de-France Capitale officielle depuis Hugues Capet, la ville est dès la fin du Xe siècle la plus peuplée du royaume, agrégeant autour de la cour fonctions commerciales, administratives, financières, artisanales, symbolisé par le réseau étoilé des routes royales. Fin XVIIIe habitants, puis accélération au XIXe. Le réseau ferré reproduit l'organisation en étoile. La révolution industrielle renforce le poids économique de la capitale, bien reliée au bassin houiller du nord. Recensement 1876 : près de d'habitants, tandis que commence à se constituer une banlieue. Jusqu'en 1954, Paris va absorber la totalité de la croissance démographique de la France : on estime qu'en un siècle, l'immigration nette s'est élevée à de personnes. L'extension spatiale est encore plus rapide. [...]
[...] Les commerces spécialisés, tels galeries d'art et antiquaires, sont très bien représentés. Mais le poids depuis les années 1950 à diminué pour l'université et la recherche, en raison de la création et du renforcement de pôles provinciaux. Recul à relativiser puisqu'il est plus quantitatif que qualitatif : pour les 3e cycles, les soutenances de thèse, les grandes écoles, les organismes nationaux de recherche et les laboratoires de réputation internationale, l'IDF continue à surclasser les autres régions. Elle concentre seule 40% des chercheurs du CNRS. [...]
[...] Le passage de la ville à la région urbaine est entré dans les faits. La substitution de IDF à région parisienne et de francilien à parisien n'est pas anodine : elle prend acte du desserrement des hommes et des activités. Le gouvernement central n'a pas favorisé l'émergence de cette identité régionale, appliquant un statut d'exception à la capitale, puis à la région : il faut attendre 1977 pour que Paris ait un maire élu comme les autres communes. Le district de la région parisienne créé en 1961 était dirigé par un représentant du gouvernement central, jusqu'à la promulgation en 1976 d'une législation spécifique instaurant un conseil régional élu et officialisant le nom IDF Certaines singularités ont persisté, comme le préfet de police de Paris. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture