Comment justifier ce champ particulier de recherche aux concepts fondateurs fragiles et dont l'objet est fuyant (mobilité, déterritorialisation et reterritorialisation), nécessairement interdisciplinaire, techniquement et fonctionnellement original ? Géographes mal à l'aise parce que tourisme conteste la notion implicite de la géographie classique : l'enracinement. Le tourisme, en tant que strict objet scientifique, n'a été que tardivement abordé par les géographes. Le développement est récent, qui a favorisé la construction d'une géographie du tourisme en France et de sa reconnaissance au sein des composantes de la discipline, attestée par le fonctionnement continu d'une commission de géographie du tourisme et des loisirs (dirigé aujourd'hui par Rémy Knafou).
Il y a 4 interrogations :
1)la définition même du tourisme et des concepts de base
2)la question de l'émergence du tourisme en certains lieux plutôt que dans d'autres
3)les effets du tourisme pour l'environnement et la société d'accueil
4)le passage d'une « géographie du tourisme » à l' « approche géographique du tourisme ».
[...] Concepts de base : Tourisme : activité économique due au besoin de déplacement temporaire des hommes vivant dans les sociétés urbaines. Filiation historique du ‘tour' (ou circuit) et celle de la villégiature (séjour dans un seul lieu mais hors de son lieu principal d'habitation). Touriste : tout le monde ou presque, à un moment ou un autre. Touriste et vacancier = il existe des touristes non vacanciers (tourisme d'affaires) et des vacanciers non touristes (vacances chez soi). On se sent souvent plus vacancier que touriste (le touriste, c'est l'autre). Aux yeux des autres, le touriste c'est nous ! [...]
[...] Au-delà de l'appropriation individuelle d'un lieu, des types de pratiques d'utilisation d'un espace apparaissent et sont variables selon temporalité, saisonnalité et nationalité Les effets du tourisme 1. la thématique des impacts : le tourisme, facteur de développement ? Des modalités et incidences de l'articulation du système touristique (exogène) avec le système local Problématique des impacts (réactions du milieu d'accueil, modifications économiques et territoriales et problèmes résultants). Insistance sur les effets déstructurants (subversion du rapport au temps, à l'espace, à l'autre) de la touristification (mise en tourisme) dans milieux mal préparés à cette intrusion. [...]
[...] D'où des territorialités différentes entre les types de populations. Premier contact entre le touriste venu d'une autre civilisation et le milieu d'accueil s'est traduit par un contrat tacite et l'invention d'un territoire nouveau, à mi-chemin entre l'appropriation en cours par l'intrus arrivant et l'amorce d'un processus de dépossession chez l'indigène. Si à Majorque la société a su ne pas se désagréger tout en accueillant des millions de touristes, en Corse, la population locale supporte mal ce contact brutal avec l'extérieur. [...]
[...] Géographie et tourisme : des relations ambiguës. Comment justifier ce champ particulier de recherche aux concepts fondateurs fragiles et dont l'objet est fuyant (mobilité, déterritorialisation et reterritorialisation), nécessairement interdisciplinaire, techniquement et fonctionnellement original ? Géographes mal à l'aise parce que tourisme conteste la notion implicite de la géographie classique : l'enracinement. Le tourisme, en tant que strict objet scientifique, n'a été que tardivement abordé par les géographes. Le développement est récent, qui a favorisé la construction d'une géographie du tourisme en France et de sa reconnaissance au sein des composantes de la discipline, attestée par le fonctionnement continu d'une commission de géographie du tourisme et des loisirs (dirigé aujourd'hui par Rémy Knafou). [...]
[...] Les progrès techniques relativisent l'étendue. Territorialité nouvelle des sociétés urbaines où l'on se pense toujours entre deux voyages : multispatialité (Chadefaud), territorialité nomade (Debarbieux) ou éclatée, très différente des territorialités rurales traditionnelles (stabilité sociale et géographique), avec dissociation des repères sociaux et spatiaux. On ne peut comprendre le touriste que dans son rapport à son territoire qui est tour à tour territoire de résidence urbaine habituelle et territoire d'expérience vacancière, l'ici permettant de comprendre l'ailleurs et réciproquement (on parle de polyspatialité En étudiant les flux touristiques, on met en relation lieux de vie et lieux élus, identifiant ainsi un fonctionnement du territoire. [...]
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