La Champagne historique s'est constituée à partir de la plaine crayeuse, précocement défrichée et fut marquée dès le MA par la dualité urbaine entre Reims, ville des archevêques et Troyes, ville des comtes. Etirée du nord au sud sur 270 km, la région aux paysages typiques de l'est du bassin parisien, connait de profondes mutations : l'image d'une champagne "pouilleuse" fait place à celle d'une région agricole dynamique. De même elle abandonne son caractère de marche protégeant Paris des invasions (Valmy 1792, bataille de la Marne 1914, percée de Sedan 1940) pour retrouver une fonction de passage à l'échelle européenne, symbolisée jadis par les foires de Champagne. La région s'inscrit néanmoins dans la "France du vide" : difficultés démographiques, industrielles, urbaines et disparités intra-régionales (...)
[...] De même elle abandonne son caractère de marche protégeant Paris des invasions (Valmy 1792, bataille de la Marne 1914, percée de Sedan 1940) pour retrouver une fonction de passage à l'échelle européenne, symbolisée jadis par les foires de Champagne. La région s'inscrit néanmoins dans la France du vide : difficultés démographiques, industrielles, urbaines et disparités intra régionales. I. Faible densité et stagnation démographique A. Le vide champenois La densité régionale hab. tombe à 30 en Haute-Marne et à 10- 15hab. dans bien des espaces ruraux. [...]
[...] La concentration agraire mène à une taille moyenne d'exploitation (hors viticulture) de 95 ha, et double entre 1988 et 2000 le nombre d'exploitations de plus de 200 ha. Le dynamisme est tel qu'un manque de terres se fait sentir : le prix de la terre labourable (hors vigne) a plus que triplé entre 1970 et 2000, et certains champenois cherchent des terres hors de la région. Les mises en jachères préconisées par la PAC ont été peu appréciées dans la région et les agriculteurs, très au fait de l'évolution des marchés, diversifient leur production (colza, protéagineux, pomme de terre, légumes de plein champ) et les valorisent par des IAA encadrées par de grands groupes (Beghin Say, Mac Caïn). [...]
[...] Les villes relais, en recul démographique, jouent un rôle intra régional, justifié par leurs positions de contact : Epernay au pied de la côte viticole, Vitry-le-François au contact des champagnes sèches et humides mais aussi Saint-Dizier ou Charleville-Mézières. Chaumont, elle, semble déjà plus modeste. Mais si les villes accueillent des migrants ruraux, elles peinent à fixer les jeunes qualifiés, diplômés et cadres, attirés par Paris. L'amélioration du milieu urbain passe par des aides aux quartiers en difficulté : 31 ZUS zones de redynamisation urbaine et 3 zones franches urbaines. Les efforts portent avant tout sur le niveau des emplois, le développement culturel des villes moyennes, ainsi que le renforcement des associations entre moyennes et petites villes. II. [...]
[...] La diversification permet une reconversion des vieux foyers, en privilégiant les zones industrielles des villes moyennes : industries automobile (Peugeot-Citroën à Charleville-Mézières, Général Motors près de Sedan), mécanique (Peugeot à Nogent, matériel agricole à Saint-Dizier), pneumatique (Kleber et Michelin à Troyes), et matériel électrique. Aux secteurs cités s'ajoutent la valorisation des agro-ressources, l'électronique, la chimie et la parachimie, et la pharmacie (réalisation d'un pôle santé-beauté rémois). Mais certaines de ces activités (industries traditionnelles, IAA) souffrent de la banalité des fabrications, et d'une faible qualification des emplois. IV. Une région de passage A. Contexte géographique et historique Région basse, bordée l'ouest par la côte de l'île de France, elle s'appuie au nord sur le massif ardennais et au sud sur le plateau de Langres. [...]
[...] Incertitudes urbaines Le maximum démographique des villes (sauf Reims et Troyes) s'arête en 1975, et la périurbanisation (très relative) ne peut à elle seule expliquer le déclin urbain. Les villes ont de difficultés industrielles et sociales, et sont peu attractives. Le recul urbain affecte également Châlons-en- Champagne, malgré une bonne desserte et l'essor de son tertiaire administratif. Reims, longtemps brimée par le pouvoir central et par une bourgeoisie conservatrice, bénéficie d'un vif essor milieu XXe, d'une bonne image (historique) et d'un dynamisme municipal. [...]
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